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Enrichir la langue anichinabée un mot à la fois
Radio-Canada
Des aînés de la Première Nation Abitibiwinni de Pikogan se réunissent tous les mois pour continuer à enrichir la langue anichinabée.
Ils aident les enseignants de l’école Migwan, à Pikogan, à trouver les mots justes pour des objets nouveaux, comme des ordinateurs ou des cellulaires.
Les Anichinabés, quand ils veulent nommer des choses, c’est imagé, de la manière que tu vois, tu vas être capable de le nommer, explique Hanna Mapachee, qui a enseigné la langue et plusieurs autres matières pendant près de 40 ans.
Ces rencontres se tiennent dans un lieu culturel dont la construction a été en partie financée par les indemnisations versées aux survivants des pensionnats autochtones.
Moi, j’ai passé par le système de pensionnat, qu’on essaie d’oublier. Au pensionnat, on ne pouvait pas parler notre langue. Nous autres, on a été obligés de nous séparer de nos parents pour l’école. Mais on ne la perdra pas, j’étais, je suis, je serai Anichinabé, raconte avec émotion Edouard Kistabish.
C’est aussi ce passage douloureux au pensionnat qui a incité Molly Mowatt à devenir enseignante.
J’ai vu une enfant qui a été tabassée sur son lit, elle a été corrigée, mais pour moi c’était pas de cette façon-là qu’on doit éduquer et scolariser les enfants. J’avais 9 ans et je me suis dit un jour, je vais être professeure.
Après avoir été témoin d’abus sur des enfants, elle était déterminée à créer une école directement dans la communauté. Les premières classes de maternelle ont été instaurées à la fin des années 60.
Il y a maintenant une centaine d’élèves dans l’école primaire qui suivent un cursus scolaire régulier, mais aussi des cours de langue anichinabée.