Enquête sur des centaines d'agressions sexuelles présumées d'enfants par un entraîneur de soccer
TVA Nouvelles
Un entraîneur de soccer de premier plan au Gabon est soupçonné d'avoir agressé sexuellement des centaines d'enfants et le chef de l'État a demandé vendredi à la Justice d'ouvrir une enquête et de l'élargir à toutes les fédérations sportives du pays pour en «éradiquer les prédateurs sexuels».
«Patrick Assoumou Eyi (...), entraîneur de l'équipe nationale des moins de 17 ans jusqu'en 2017, aurait abusé de centaines de jeunes garçons pendant des années dans le cadre de ses différentes fonctions d'encadrement de soccer», a déclaré à la presse le ministre des Sports Franck Nguema.
Le président de la République Ali Bongo Ondimba, pour qui «l'affaire est très grave et inacceptable», a donné pour instruction à M. Nguema «de saisir le ministre de la Justice pour l'ouverture d'une enquête judiciaire dans la communauté du soccer national pour des abus sexuels éventuels ayant été commis à l'encontre des enfants, garçons et filles, afin d'identifier les éventuels auteurs et acteurs de ces crimes odieux».
«Je lui ai aussi demandé (...) d'élargir l'enquête à toutes les fédérations sportives nationales, car désormais, il s'agit d'éradiquer du milieu du sport national les potentiels prédateurs sexuels», a ajouté M. Nguema.
L'affaire a été révélée jeudi par le quotidien britannique The Guardian.
«Les victimes présumées qui se sont confiées au Guardian auraient dit qu'elles n'ont pas contacté la police nationale parce qu'elles n'ont pas confiance en la justice gabonaise», a déploré M. Nguema.
Très connu dans le milieu du socccer gabonais sous le sobriquet de «Capello», Patrick Assoumou Eyi, dont le nom a été rendu public dans son article par The Guardian, était l'entraîneur de la sélection nationale des moins de 17 ans jusqu'en 2017 et était, depuis, Directeur technique de la ligue de football de l'Estuaire, la province de la capitale Libreville.
La Fédération gabonaise de soccer (Fégafoot) a suspendu vendredi M. Eyi de ce poste à titre provisoire et saisi la Commission d'éthique de la Ligue nationale pour une enquête, a assuré à l'AFP Pablo Moussodji Ngoma, l'officier médias de la Fégafoot.