Enfance : les cas de négligence grave restent nombreux, malgré tous les rapports
Radio-Canada
À la lecture des deux rapports du bureau du défenseur, il est clair que l’accent doit dorénavant être placé sur les enfants dans les dossiers portant sur la protection de l’enfance. Une jeune femme qui est passé par le système demande aux députés de faire mieux et de ne pas précipiter l'adoption d'un nouveau projet de loi sur le bien-être des enfants et des jeunes.
D’ici un mois, Zoe Bourgeois sera détentrice d’une maîtrise en travail social. Un tel avenir n’était pas promis à celle qui s’est retrouvée, dans sa jeunesse, entre les mains de la protection de l’enfance.
Elle a transitionné d'un foyer d’accueil à un autre de l’âge d’un an et demi à 11 ans, avant d’être adoptée à ses 15 ans. Mais cela ne se serait pas produit si je n’avais pas utilisé ma voix à 9 ans et demandé que l’adoption soit une option, déclare-t-elle sur un ton ferme, dans une allocution devant un comité plénier à l’Assemblée législative.
« Je me demande souvent quelle voie me serait réservée si je n’avais pas parlé cette journée-là. »
Son frère aîné, en revanche, n’a pas eu la même chance. À 19 ans, il s’est retrouvé sans soutien, sans domicile fixe et sans compétence professionnelle. Il a 33 ans aujourd’hui, et a lutte toujours pour tenter de subvenir à ses besoins, se désole Zoe Bourgeois, coordonnatrice au Réseau des jeunes pris en charge du Nouveau-Brunswick.
Elle s’est exprimée jeudi après-midi devant les députés, en comité plénier, pour leur demander de ne pas se précipiter dans l’adoption du nouveau projet de loi sur le bien-être des enfants et des jeunes. Il est important de ne pas reproduire les erreurs du passé, clame-t-elle.
Elle applaudit le changement de nom de la loi, qui met l’emphase sur l’intérêt des enfants et promet de merveilleuses améliorations. Mais elle regrette que le contenu nouvelle proposition ne soit pas bien différent de la loi actuelle.
En l'occurrence, le projet de loi n'empêche pas les différents ministères de travailler en vase clos dans la prise en charge d’un jeune, argue-t-elle. Il ne met pas non plus de l'avant une approche de soins basée sur le traumatisme, qui est la méthode scientifiquement prouvée et préconisée par les professionnels, dit-elle.
Nous pouvons faire mieux que ça.