
En Syrie, le séisme crée un casse-tête pour les ONG et les pays occidentaux
Radio-Canada
Le séisme de lundi en Turquie et en Syrie démultiplie le défi posé aux organisations humanitaires et aux pays occidentaux pour venir en aide à la population syrienne, en particulier dans la zone rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest du pays.
Dès lundi, la communauté internationale s'est mobilisée pour la Turquie, acheminant sans délai l'aide d'urgence. Des pays comme la France, l'Allemagne, les États-Unis et le Canada ont également promis de secourir les victimes syriennes sans pour autant déclencher immédiatement les secours.
La Syrie reste une zone d'ombre d'un point de vue légal et diplomatique, observe Marc Schakal, responsable du programme Syrie de Médecins sans Frontières, exhortant à envoyer de l'aide au plus vite.
Il redoute que les ONG locales et internationales ne soient dépassées dans un pays ravagé par 12 années de guerre civile, mettant aux prises rebelles, dont certains instrumentés par des puissances étrangères, djihadistes, forces kurdes, et l'armée du gouvernement de Bachar Al-Assad, soutenu par l'Iran et la Russie, et mis au ban des nations.
L'aide est d'autant plus cruciale que la situation de la population était déjà dramatique, renchérit le professeur Raphaël Pitti, un responsable de l'ONG française MEHAD, particulièrement inquiet pour la province d'Idleb.
L'un des problèmes majeurs est l'accès à ce dernier grand bastion tenu par les rebelles et les djihadistes, qui compte 4,8 millions de personnes, dit-il.
Presque toute l'aide humanitaire y est acheminée depuis la Turquie par Bab al-Hawa, l'unique point de passage obtenu par résolution des Nations unies.
Acheminer de l'aide depuis le territoire syrien contrôlé par Damas serait épineux diplomatiquement. Cela supposerait aussi que le régime officiel veuille bien la donner aux populations de la zone rebelle et que les belligérants s'accordent sur sa distribution.
Le passage de Bab al-Hawa, contesté par Damas et Moscou qui dénoncent une violation de la souveraineté syrienne, reste provisoire et a été réduit comme peau de chagrin au fil du temps. Sous la pression de la Russie et de la Chine, le nombre de points de passage est en effet passé de quatre à un.