En pleine flambée d’Omicron, Boris Johnson fragilisé par la fronde de ses troupes
Radio-Canada
En pleine flambée du très contagieux variant Omicron, le premier ministre britannique Boris Johnson a défendu mercredi ses mesures pour contrer la propagation de la COVID-19, après une rébellion sans précédent de ses troupes au Parlement qui met à mal son autorité.
Deux ans après sa victoire électorale historique, le dirigeant conservateur est fragilisé par une série de scandales, sur les conflits d'intérêts au sein de son parti ou encore les fêtes à Downing Street fin 2020 au mépris des règles sanitaires. Il risque jeudi la perte d'un bastion conservateur lors d'une législative partielle test.
Mardi soir, il a subi un camouflet à la Chambre des communes : 99 députés de sa majorité ont voté contre l'instauration d'un passeport sanitaire pour les grands événements. Il a fallu le soutien de l'opposition travailliste pour adopter cette mesure phare du gouvernement visant à lutter contre le raz-de-marée des cas d'Omicron dans un pays qui comptabilise déjà 146 500 morts de la COVID-19.
Il s'agit de la plus grosse rébellion subie par Boris Johnson. À l'échelle du parti, seule l'ex-première ministre Theresa May avait déjà essuyé pire soufflet depuis la Seconde Guerre mondiale, avant d'être destituée par les siens.
Coup de massue, grand revers ou encore Boris meurtri : les journaux britanniques soulignaient mercredi l'ampleur de la défiance, alors que seulement une soixantaine de Tories rebelles étaient initialement attendus, et non 99.
Nous avons gagné le vote d'hier avec les voix des conservateurs, s'est défendu Boris Jonhson, lors de la séance hebdomadaire des questions des députés, particulièrement agitée.
Je respecte et comprends les inquiétudes légitimes de mes collègues concernant les restrictions de leur liberté, a-t-il ajouté, mais je crois que l'approche que nous adoptons est équilibrée, proportionnée et juste pour ce pays.
Les députés conservateurs ont eu tort de voter contre des mesures sanitaires basiques, mais je peux comprendre pourquoi, car ils sont en colère contre lui, lui a lancé le leader travailliste Keir Starmer, jugeant le chef du gouvernement trop faible pour gouverner et lui demandant s'il avait la confiance et l'autorité nécessaires.
Cette rébellion signe le mécontentement de certains Tories à l'encontre de mesures sanitaires qu'ils jugent liberticides et néfastes pour l'économie britannique. Mais il s'agit aussi d'une sanction plus large à l'encontre d'un gouvernement qui multiplie les scandales.