
En France, la petite « révolution » du congé menstruel
Radio-Canada
Depuis deux mois, Thanina Ould Younes peut s’absenter du travail lorsqu’elle a ses règles. La jeune femme a droit à deux jours de congés payés par mois. Une petite « révolution » dans le monde du travail, de plus en plus répandue en France.
J’ai toujours organisé mon emploi du temps en fonction de cette semaine-là, confie Thanina Ould Younes, 36 ans. L’agente municipale souffre d’endométriose, une maladie chronique de l’utérus qui rend les règles extrêmement douloureuses.
Moi, c’est fièvre, nausées, vomissements, douleurs dans le bas du dos, énumère Thanina.
Ces symptômes ont longtemps eu un effet néfaste sur la vie professionnelle de la jeune femme, qui devait souvent prendre des journées de congé non rémunérées lorsqu’elle avait ses règles. Mais depuis fin mars, ce calvaire a pris fin avec l’instauration d’un congé menstruel par son employeur.
« Ça m’est déjà arrivé de surdoser les médicaments antidouleur pour pouvoir rester debout. »
Enfin, on peut rester à la maison quand on n'est pas en mesure de travailler, se réjouit Thanina, qui ne croit pas que le congé menstruel ait nui à sa productivité ni à celle de son équipe.
L’employeur de Thanina a été parmi les premiers à instaurer un congé menstruel en France. Le maire de Saint-Ouen-sur-Seine, en banlieue parisienne, considérait qu’il s’agissait d’une évidence après l’instauration d’un congé semblable en Espagne.
[Nos employées] ont droit à deux jours par mois, de façon discrétionnaire, sans passer automatiquement par leur médecin, explique Karim Bouamrane. C'est un contrat de confiance.
Il est encore trop tôt pour chiffrer le coût de cette mesure, qu’une cinquantaine d’employées sur 800 ont déjà réclamée, selon le maire, qui ne s’inquiète pas du risque d’abus.