
En Floride, les insulaires de Pine Island sont toujours coupés du monde
Radio-Canada
Une semaine après le passage de l’ouragan Ian, l’accès à l'île de Pine Island, près de Fort Myers, est toujours impossible par la route.
Le pont qui reliait Pine Island à la terre ferme a été détruit. C’était le seul lien terrestre entre l’île de quelque 9000 habitants et le reste de la Floride. Depuis, les insulaires sont largement laissés à eux-mêmes. Pas d’électricité, de réseau cellulaire ou d’eau potable. Et un sentiment d’insécurité grandissant.
La dévastation est visible partout sur l’île. Les rues sont jonchées de débris, les maisons ont été détruites ou inondées et les petits restaurants de bord de la plage ont disparu.
Ce paysage post-apocalyptique est semblable à celui d’autres villes floridiennes lourdement touchées par Ian, par exemple Fort Myers ou Port Charlotte. Mais l’atmosphère est différente à Pine Island. Les rues sont presque vides, le silence est lourd. Sur une voiture abandonnée, un message clair : Looters killed (les pillards seront tués).
Jamie Surgent n’a jamais porté son arme à sa ceinture. D’habitude, cette Floridienne le garde chez elle ou le trimballe dans son sac à main. Je veux être sûre de pouvoir rentrer chez moi auprès de ma famille et de mes enfants, explique Jamie, qui habite la communauté de St James City, au sud de l’île.
« Il y a des gens qui cherchent à profiter de toute cette dévastation. »
Depuis une semaine, son mari et elle font les aller-retour entre l’île et la terre ferme. Les Surgent ont une barge, qu’ils offrent aux insulaires : ceux qui ont fait leurs valises et qui veulent évacuer les lieux et ceux qui ont choisi de rester mais qui ont besoin de ravitaillement.
Il faut se garder occupé, il faut aider les autres. C’est tout ce qu’on peut faire, explique Ahren Surgent. Ce pompier est visiblement ému. Il compare son île à une zone de guerre, mais sans artillerie.
Les Surgent ont eu de la chance : leur maison n’a pas été trop endommagée. Leurs deux enfants sont chez leurs grands-parents, mais eux restent sur l’île. Quelqu’un est venu rôder près de notre propriété il y a deux jours, on a dû le chasser, relate Ahren.