En fin de campagne, Emmanuel Macron n’est plus le maître du temps
Radio-Canada
À huit jours du premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a voulu marquer le coup. Un immense rassemblement a été tenu samedi dernier à La Défense Arena, près de Paris, la plus grande salle intérieure d’Europe, comme le chef d’État n’a pas manqué de le souligner.
Après des mois à voir ses adversaires, dont Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour, être diffusés en boucle sur les chaînes d’information françaises, le temps était enfin venu pour le président candidat d’être au centre de l’attention.
Le problème : ce rassemblement, si proche de l’échéance électorale, s’est déroulé alors que les chaînes de télévision et les radios sont soumises à des règles de diffusion très précises.
Dans les deux semaines précédant le scrutin, les médias doivent respecter une stricte égalité dans le temps de parole accordé aux douze candidats à l’élection présidentielle.
Diffuser la totalité de l’intervention du candidat Macron (plus de deux heures de discours) aurait nécessité que les réseaux consacrent autant de temps à chacun de ses adversaires.
Conséquences : la plupart des radios et télévisions ont bien sûr traité de l’événement, mais en se limitant à des portions du discours.
Emmanuel Macron et son entourage auraient-ils gagné à devancer cet événement partisan, le seul du genre au cours de la campagne présidentielle?
Jusque-là, le président se consacrait surtout à la gestion de la guerre en Ukraine, en multipliant notamment les coups de fil au président ukrainien Volodymyr Zelensky et au président russe, Vladimir Poutine.
Pendant plusieurs semaines, cet accent sur le rôle de chef d’État gérant la crise, qui lui a assuré une grande présence médiatique, semble d’ailleurs avoir profité à Emmanuel Macron. Le président a même dépassé les 30 % d’intentions de vote au premier tour de l’élection, devançant grandement ses principaux adversaires, dont la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen.