En Afghanistan, la nourriture passe avant la COVID-19
Radio-Canada
Les Afghans ont d’autres priorités que la COVID-19. Il n’y a même plus de médicaments pour les enfants, et les hôpitaux ne peuvent pas être chauffés. Les nouveaux dirigeants n’ont plus accès aux avoirs du pays détenus à l’étranger. En avril, le FMI a affirmé que ces sommes s’élevaient à 9,4 milliards de dollars.
Au moment où les premiers flocons recouvraient la capitale afghane de Kaboul, au début du mois, Mary-Ellen McGroarty méditait sur le rude hiver qui se profile à l'horizon, et la COVID-19 était loin sur sa liste de priorités.
Contrairement à une bonne partie du reste de la planète, où les inquiétudes liées au variant Omicron et à la cinquième vague de la pandémie prennent toute la place, les Afghans sont bien plus inquiets de la famine qui frappe leur pays, a souligné Mme McGroarty, directrice du Programme alimentaire mondial en Afghanistan.
Il neige aujourd'hui à Kaboul. Il fait incroyablement froid, c'est lamentable, a-t-elle confié lors d'un récent entretien depuis la capitale afghane.
Chaque fois que je sors et que je parle à des gens, les deux sujets de discussion sont : ''Comment vais-je nourrir mes enfants?'' et ''Comment vais-je garder mes enfants au chaud cet hiver?'', a-t-elle témoigné.
Quatre mois après que les talibans ont renversé le gouvernement soutenu par les puissances occidentales, la famine et la malnutrition menacent environ 23 millions de citoyens, soit plus de la moitié de la population du pays.
Cette famine est provoquée par l'effondrement de l'économie, qui a entraîné une inflation incontrôlée et la chute de la valeur de la monnaie.
Cela veut dire que les aliments, le pétrole et le carburant nécessaires à chauffer les maisons sont devenus carrément inabordables pour de nombreuses personnes.
Le Programme alimentaire mondial et d'autres agences internationales toujours présentes en Afghanistan affirment qu'il faudra au moins 220 millions de dollars américains par mois pour nourrir la population vulnérable et traverser la crise.