
En affaires, on se redonne la main?
Radio-Canada
Les événements d’affaires et le travail au bureau reprennent progressivement au Québec. Les poignées de main qui viennent avec, aussi. Mais le geste suscite parfois un malaise chez ceux qui continuent de privilégier le coup de coude, pandémie oblige.
Ruth Vachon, du Réseau des femmes d’affaires du Québec, ne s’en cache pas; elle est de nature chaleureuse. Moi, j’ai recommencé à donner la main, affirme-t-elle sans broncher. Ici, on est justement en rencontre et c’est une quinzaine de PDGprésidente-directrice générale qui sont là. On est toutes contentes du retour, et tout le monde, ou à peu près, s’est fait la bise en arrivant.
Mme Vachon ne sent pas que la traditionnelle poignée de main est revenue en bonne et due forme, mais qu’elle le sera très prochainement. Seule différence, c’est que les gens se regardent et se demandent la permission.
« Je pense que ceux qui avaient l'habitude d'être chaleureux continueront de l’être et ceux qui n'en avaient pas l'habitude et qui serraient la main un peu par dépit vont pouvoir s'abstenir dans le futur. La situation permet aux gens de faire ce qu’ils ont envie de faire. »
La Fédération des chambres de commerce du Québec a tenu cette semaine son premier événement en présentiel depuis le printemps 2020. Son PDGprésident-directeur général, Charles Milliard, dit observer autant de gens qui ne veulent pas donner la poignée de main que ceux qui veulent la donner.
Dans le doute, pour le moment, le dénominateur commun, dans un contexte d’affaires, devrait être de donner un coup de coude, et j'espère qu'à terme on va pouvoir reprendre la poignée de main, ajoute-t-il. M. Milliard soutient que beaucoup de gens demeurent mal à l’aise et qu’il vaut mieux attendre encore quelques mois et que la situation s’améliore.
« Ce qui est surtout crucial aujourd’hui, c’est que les rencontres d’affaires reprennent le plus possible. »
Le dirigeant espère pour sa part que la pandémie aura été une occasion de réfléchir au besoin de s’embrasser avant de faire des négociations, par exemple, considérant que la bise rend mal à l’aise de nombreuses personnes, hommes et femmes confondus, depuis longtemps.
La consultante en étiquette et protocole des affaires, Danielle Roberge, insiste d’abord et avant tout sur l’importance d’exprimer un malaise de façon courtoise si une main tendue rend inconfortable, puis de présenter le coude.