En 16 mois, l’Alberta a reporté 44 800 chirurgies en raison de la COVID-19
Radio-Canada
En moyenne, le système de santé albertain a effectué 2800 opérations chirurgicales de moins par mois entre mars 2020 et juin 2021 par rapport à l'avant-pandémie, révèle une étude de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS).
La plus forte baisse a eu lieu en avril 2020, avec une chute de 68 % par rapport à 2019. La province avait décrété l’état d’urgence sanitaire le mois précédent, au début de la première vague de la pandémie.
On n'évalue pas l’importance de la chirurgie, mais le besoin d’intervenir de façon planifiée ou si c’est vraiment une urgence donc on a vu beaucoup moins d’annulations de chirurgies d’urgence par exemple pour les stimulateurs cardiaques, les chirurgies pour le cancer, clarifie Mélanie Josée Davidson, directrice de l’évaluation de la performance du système de santé à l’Institut canadien d’information sur la santéICIS.
Durant ce mois, les chirurgies cardiaques ont baissé de 18 % et celles liées au cancer de 1 %, tandis que celles prévues pour des remplacements de la hanche et du genou ont accusé une chute de 81 %.
« Un remplacement de la hanche peut être important pour une personne, donc il y a un impact sur la qualité de vie, même si c’est moins urgent qu’une chirurgie cardiaque. »
Cependant, ce mois reste un des plus atypiques de la pandémie, car ce n'était que la première des vagues d'infections, rappelle l'experte. L'étude montre que le nombre des opérations chirurgicales a remonté progressivement vers la normale à compter de décembre 2020, mais que cette situation a été suivie d'un retour des annulations au printemps 2021. Toutefois, il n'y en a pas eu autant qu'au printemps précédent.
Lors de la première vague, la forte baisse était par mesure de précaution, donc on a fermé plusieurs unités de chirurgies dans tous les hôpitaux, alors que dans la deuxième et troisième vague on était plus ciblé dans nos annulations, explique Madame Davidson.
Selon Mélanie Josée Davidson, les visites aux urgences ont diminué d’environ 24 % en Alberta par rapport à l’année 2019. Les patients ont attendu 12 minutes de moins qu’avant la pandémie.
On a vu beaucoup moins de pneumonie l’an dernier, beaucoup moins d’admissions pour l’asthme et d’autres maladies respiratoires que l’on peut attribuer au port du masque, à la distanciation sociale puis à la fermeture des écoles, dit-elle. Il y a donc probablement une multitude de raisons pour lesquelles on a vu la diminution dans les centres d'urgences.