
Emmanuel Macron accuse la Russie d’être « une puissance coloniale » en Afrique
Radio-Canada
En visite au Bénin, ancien pays colonisé par la France, Emmanuel Macron a accusé la Russie d'être « l'une des dernières puissances impériales coloniales » et de mener une nouvelle forme de « guerre hybride » dans le monde.
Cinq mois après le début de la guerre en Ukraine, le président français ne cesse de hausser le ton contre la politique de Vladimir Poutine, affirmant que quand on dit les choses et qu'on essaie de les qualifier, on se donne les moyens de peser sur les événements.
Depuis son arrivée en Afrique, au Cameroun mardi, puis au Bénin mercredi, il a multiplié les critiques envers Moscou alors que, dans le même temps, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, était également en tournée africaine pour affirmer son attachement au continent.
La Russie est l'une des dernières puissances impériales coloniales en décidant d'envahir un pays voisin pour y défendre ses intérêts, a affirmé Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse avec son homologue béninois Patrice Talon à Cotonou.
Je parle sur un continent [l'Afrique, NDLR] qui a subi les impérialismes coloniaux, a-t-il tenu à souligner.
À Yaoundé puis à Cotonou, le président français a cherché à mettre en garde les capitales africaines contre le nouveau type de guerre mondiale hybride que mène Moscou, qui a décidé que l'information, l'énergie et l'alimentation étaient des instruments militaires mis au service de la guerre en Ukraine.
La veille, il avait dénoncé sans ambages l'hypocrisie, entendue en particulier sur le continent africain, consistant à ne pas reconnaître clairement que la Russie menait une agression unilatérale en Ukraine parce qu'il y a des pressions diplomatiques.
À l'instar du président camerounais Paul Biya, plusieurs dirigeants africains ne condamnent pas officiellement l'intervention russe, ce qui est le cas également au Moyen-Orient. Le sujet devrait être abordé au dîner qu'Emmanuel Macron partagera jeudi à l'Élysée avec l'homme fort de l'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane.
Répondant à distance, Sergueï Lavrov a affirmé en Ouganda que la Russie n'était pas responsable des crises de l'énergie et des denrées alimentaires, dénonçant une campagne très bruyante autour de cela.