Effondrement à la Domtar : la conception de l’échafaudage est en cause conclut la CNESST
Radio-Canada
Lacunes dans la conception de l'échafaudage, dépassement de la charge maximale : la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) dévoile ce mercredi son rapport concernant l'accident survenu à l'usine Domtar de Windsor, en 2021, qui a coûté la vie à deux travailleurs.
La CNESST explique que la conception de l'échafaudage installé dans le lessiveur de l'usine comportait plusieurs lacunes. Elle souligne notamment le facteur de sécurité utilisé, la charge morte de l'échafaudage qui avait été sous-estimée et l'absence des contreventements des diagonales soutenant le plancher en saillie du niveau 7. Ces contreventements assurent la stabilité d'une telle structure.
La CNESST conclut que lorsque les deux employés se sont installés sur ce plancher en saillie pour y mener des travaux d'entretien, cela a amené une charge excédant la résistance du poteau à rosettes, qui soutenait les travailleurs et le plancher, a entraîné la rupture du poteau et l'effondrement de l'échafaudage.
Yan Baillargeon, 29 ans et Hugo Paré, 22 ans, ont été écrasés sous le poids des composantes de l'échafaudage et plusieurs travailleurs ont été blessés.
Selon l'enquêtrice à la CNESST Marilyn Boulianne, l'enquête a été difficile à mener en raison de l'état de la structure. Tout était en débris lorsqu'on est arrivé, explique-t-elle.
Il est donc impossible de déterminer si la structure avait été modifiée, ou si des ajouts ou des retraits ont été effectués, d'autant plus qu'aucune inspection n'a été faite avant le début des travaux, confirme Marilyn Boulianne. Dans le Règlement sur la santé et la sécurité du travail, rien n'oblige une inspection avant que les travailleurs entrent [dans le lessiveur] nuance-t-elle.
Cependant, les faiblesses ont bel et bien été détectées sur les plans, et ceux-ci démontrent qu'un contreventement était manquant pour rendre l'échafaudage pleinement sécuritaire.
« Si on se fit uniquement aux plans, et avec les simulations qu'on a faites, en ajoutant un contreventement au niveau du plancher en saillie du niveau 7, on est capable de démontrer que [l'accident] aurait pu être évité. »
L'enquêtrice mentionne toutefois qu'il est impossible de confirmer que l'accident a bel et bien été causé par cette absence de contreventement. On ne peut pas confirmer [qu'il était là ou non].