Du sirop d’érable vieilli dans des fûts de bourbon
Radio-Canada
Un acériculteur de Notre-Dame-du-Mont-Carmel réinvente la traditionnelle cabane à sucre et développe de nouveaux produits. Parmi les plus populaires : le sirop d’érable vieilli dans des fûts de bourbon.
Jean-Philippe Brière a développé sa passion pour l’acériculture et pour les affaires à l’adolescence. J'avais une vingtaine d'entailles autour de la maison de mes parents. Je faisais bouillir, je faisais mon sirop. La première année, ça a été dans la cuisine de mes parents. J'ai gommé les armoires de la cuisine. Je vendais ma petite production. C'était minime comme production, on parle d'une vingtaine d'arbres. Je vendais ça à mon école secondaire au Séminaire Sainte-Marie.
Aujourd’hui dans la mi-trentaine, l’acériculteur veut moderniser l’art de travailler les produits de l’érable. Oui, il faut respecter la tradition, mais ça peut être aussi le point de départ de quelque chose de nouveau.
Son érablière, L’Érabrière de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, se distingue par ses produits qui sortent de l’ordinaire : poutine avec oreilles de crisse et saucisses maison, pizza au beurre d'érable, sirop infusé à divers arômes, etc.
L'un des produits les plus prisés est le sirop vieilli dans des fûts de bourbon.
Il achète lui-même des barils au Kentucky. Le précieux liquide repose de six à sept mois avant d'être embouteillé. La demande est telle qu'il est passé d'une production de 45 litres en 2018 à 500 litres cette année.
« Ça va être appelé à grossir encore. À notre boutique de Noël l'an passé on se le faisait demander une quarantaine de fois par jour et on en n'avait plus de disponible. Dans le fond, ce sont des barils de 55 gallons que moi je reçois. Il faut qu'ils aient été vidés de leur contenu d'alcool, il faut que ça soit récent si on veut pouvoir retrouver l'effluve de bourbon dans notre sirop. »
Il a également réinventé le traditionnel repas à volonté. Sa cabane adopte la formule casse-croûte, pour emporter. Les mets traditionnels comme les fèves au lard et les oreilles de crisse sont au menu, mais ce sont les poutines, hot-dogs ou ailes de poulet avec une touche sucrée qui retiennent l'attention. Cette façon de faire a été mise en place en raison de la pandémie. Il a décidé de la conserver.
« On a dû expliquer notre concept à beaucoup de gens parce que beaucoup de gens, la cabane à sucre ça peut être juste une chose, ça ne peut pas être chose. Ça peut être juste la tablée traditionnelle qu'on connaît. Plus le temps passe, non seulement la réponse est bonne mais on a de la difficulté à répondre à la demande. »