Du bois d’oeuvre utilisé comme biomasse à Senneterre
Radio-Canada
Des amas de bois de charpente sont empilés sur le terrain qui jouxte la centrale thermique de Résolu, à Senneterre. Des madriers de différentes dimensions, certains encore attachés et possédant un code-barres, ont été largués sur des résidus de biomasse.
Cet amoncellement attire l’attention de bien des curieux. Ils sont nombreux à se demander si ce bois d’oeuvre sera déchiqueté pour alimenter la centrale, comme s’il s’agissait de résidus d’opérations forestières.
Yvan Filion, qui a travaillé toute sa vie dans l’industrie du bois, est du nombre des observateurs qui se questionnent. Balayant du regard le volume de bois, il risque une estimation.
« D’après moi, en bois de charpente, il y en a pour de 30 à 40 maisons pour lesquelles faire des divisions. »
Déplaçant quelques morceaux, M. Filion observe que le bois a été plané, du moins certaines portions, d'autres morceaux sont marqués, d'autres encore ont été étiquetés.
Si le code-barres est dessus, c'est parce qu'il était prêt à aller sur le marché. S’il est là maintenant, c’est qu’il a peut-être été brisé, parce qu'ils ont ramassé en vrac avec une pince à grume et non pas à bois fini, avec des fourches. C'est difficile de savoir ce qui est vraiment arrivé. Ce n'est peut-être pas vraiment l'idée de faire du gaspillage comme tel, avance Yvan Filion, qui a été propriétaire de l’ancienne usine Dubreuil Forest Products.
C’est l’entreprise forestière Produits forestiers Résolu qui est propriétaire de la centrale thermique de Senneterre. Cette centrale est considérée comme la pierre angulaire d’un ensemble convoité depuis plusieurs années, soit un projet de parc thermique.
Le directeur principal affaires publiques chez Résolu, Louis Bouchard, confirme que ces pièces de bois sont destinées à être déchiquetées et serviront à titre de biomasse pour la centrale.
« On me dit que ce sont des pièces endommagées qui ne peuvent pas être vendues. Dans le but de ne pas gaspiller la matière, nous la transformons en biomasse. Il s’agit d’une pratique normale qui ne représente qu’une infime partie de notre production. »