Droits de scolarité : des étudiants étrangers se sentent « exploités »
Radio-Canada
Des étudiants étrangers en Ontario se mobilisent face à l’augmentation « inéquitable » de leurs frais de scolarité. Avec la campagne #NeedOrGreed, ils demandent entre autres à la province de geler l’augmentation de leurs droits de scolarité et de limiter les augmentations à 3 %.
En l’espace d’un an seulement, les droits de scolarité de Tony Sabu, un étudiant indien qui étudie au Collège Conestoga, à Kitchener, sont passés de 8500 $ à 9500 $.
Une augmentation inattendue et injustifiée selon lui et qui n’a pas été sans conséquence pour l’étudiant dont les parents, des agriculteurs, ne gagnent l’équivalent que d’environ 5000 $ par année dans son pays.
C’est arrivé soudainement. On ne nous a rien expliqué. Nous avons dû emprunter de l’argent à des amis, raconte le jeune homme entouré d’autres étudiants.
Tony Sabu n’est pas le seul dans cette situation. Jeudi, des dizaines d’étudiants étrangers se sont rassemblés devant l’Assemblée législative, à Toronto, pour dénoncer le traitement qu'ils jugent inéquitable et dont ils considèrent être victimes en Ontario.
Selon la présidente de Conestoga Students Inc., l’association des étudiants du Collège Conestoga, Sana Banu, qui a participé à l’organisation de l’événement, les droits de scolarité des étudiants étrangers sont trop élevés par rapport à ceux des étudiants ontariens.
Les étudiants étrangers sont fatigués d’être traités comme des puits sans fond pour financer les budgets et pallier le manque de financement gouvernemental, dit-elle dans un communiqué de presse.
L’ancienne étudiante au Collège Conestoga dénonce également les hausses inattendues des droits de scolarité d’une année à l’autre, qui peuvent atteindre jusqu’à 20%.
« Ces pratiques abusives et dommageables doivent changer. Pourquoi les augmentations annuelles des droits de scolarité sont-elles généralement plafonnées à 3 % pour les étudiants ontariens alors qu'elles peuvent atteindre 20% pour les étudiants étrangers? »