Drame à Saint-Urbain: «Le nerf de la guerre en mesures d’urgence, c’est l’argent»
TVA Nouvelles
Il faut donner aux municipalités les moyens financiers pour répondre aux urgences si l’on veut éviter des drames comme celui qui a coûté la vie à deux pompiers à Saint-Urbain, selon un intervenant en sécurité incendie.
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«Le nerf de la guerre en mesures d’urgence, en sécurité civile, c’est l’argent. Les petites municipalités sont moins bien nanties que les grosses municipalités qui eux même, des fois, ont de la difficulté à subvenir à leurs propres besoins», a souligné, mardi, André Bourassa, Vice-président intérimaire à la Fédération québécoise des intervenants en sécurité incendie.
«C’est évident qu’il va falloir qu’il y ait une volonté politique d’accorder les budgets requis» que ce soit autant au niveau municipal, régional, que provincial et fédéral, a renchéri celui qui a une longue carrière de pompier et d’instructeur, au volet «recommandations» de l’enquête publique de la coroner Andrée Kronström.
Christopher Lavoie et Régis Lavoie se sont noyés en voulant tirer d’affaire deux citoyens piégés par la rivière du Gouffre en mai 2023 en utilisant un véhicule Argo qui a dérivé.
Il y a deux semaines, la mairesse de Saint-Urbain avait lancé un vibrant plaidoyer pour mieux soutenir les autorités municipales, estimant ne pas avoir les moyens d’appliquer son plan de sécurité civile et de mesures d'urence et qu’une déclaration de l’état d’urgence n’aurait pas fait une différence dans les circonstances.
Tant la mairesse de Saint-Urbain que le directeur général et le directeur incendie ont reconnu ne pas avoir une bonne connaissance de ce plan au moment des événements.
De son côté, le directeur de l’analyse et des politiques en sécurité publique au ministère de la Sécurité publique, Marc Morin, a convenu que «ça demeure effectivement un défi pour les petites municipalités» d’assumer leurs responsabilités en la matière.
La mise en commun de certains services ou de certaines missions entre plusieurs municipalités est une façon de pallier ce problème, a-t-il expliqué. Une refonte de la loi est d’ailleurs en cours qui met entre autres l’accent sur une démarche régionale de la gestion des risques de sinistre.