Doug Ford n’est pas à l’abri de la guerre de clan conservatrice
Radio-Canada
Les Ontariens iront aux urnes le 2 juin. Le lendemain, une étape importante de la course au leadership du Parti conservateur du Canada sera franchie : la date limite pour recruter de nouveaux membres.
Se chevaucheront donc, dans quelques semaines, la campagne électorale ontarienne et la guerre de clan conservatrice. À l'exception de Jean Charest, tous les candidats annoncés à la chefferie fédérale sont de l’Ontario : Leslyn Lewis, Pierre Poilievre, Scott Aitchison, Patrick Brown et Roman Baber. Les deux derniers ont siégé à Queen’s Park en tant que progressiste-conservateur.
Doug Ford impose la neutralité à son caucus pour éviter d’être éclaboussé par la bataille houleuse qui se dessine. Les électeurs, qui ne différencient pas toujours le parti fédéral du parti provincial, risquent cependant d’avoir le tournis.
D’autant plus que les formations partagent la même base militante en Ontario et que leurs bénévoles seront divisés entre deux campagnes.
Le NPD et les libéraux ontariens, qui peinent à s’imposer comme alternative progressiste, voudront sans doute associer Doug Ford avec les prises de positions de candidats fédéraux sur la pandémie, les débats identitaires ou l’environnement.
Comme Pierre Poilievre promet de le faire s’il est élu, Doug Ford a pulvérisé des règles environnementales mises en place sous les libéraux et tenté d’abolir la taxe fédérale sur le carbone.
Si Jean Charest et Patrick Brown proposent des solutions plus modérées, cela pourrait donner des munitions aux partis d’oppositions ontariens, alors que la guerre en Ukraine relance les débats sur la production pétrolière au Canada.
La loi québécoise sur la laïcité, un sujet que Doug Ford a toujours cherché à esquiver, est un autre enjeu qui pourrait rebondir sur la scène provinciale. Patrick Brown, qui est maire de Brampton, a piloté la levée de fonds contre la loi 21. Jean Charest, Pierre Poilievre et Leslyn Lewis dénoncent également la loi.
Ça pourrait devenir embêtant pour M. Ford si on lui demande de se positionner, croit la politologue Geneviève Tellier. Les libéraux [de Steven Del Duca] ont avantage à en faire un enjeu, parce que leurs principaux appuis sont dans les grands centres métropolitains où la loi est très impopulaire, alors que Ford a surtout des appuis en banlieue et en région, où on la voit moins d'un mauvais oeil.