Documentaire sur le stress post-traumatique: «La pandémie a eu un impact direct sur le financement»
TVA Nouvelles
Le documentariste Patrice Bériault s’inquiète des effets que la pandémie a sur la santé mentale de la population ainsi que sur l’implication des entreprises privées dans les commandites culturelles.
«L’impact de la pandémie a été majeur, a souligné Patrice Bériault en entrevue à l’Agence QMI. À l’origine, nous devions partir à l’été 2020. [...] En 2021, nous avons pris la décision, encore une fois, d’attendre 2022», a expliqué le documentariste qui, à l’instar de cinéastes tels que Xavier Dolan ou Charles-Olivier Michaud, a décidé de ne pas attendre le financement des institutions publiques pour «Le messager» («The Messenger»).
Avec «Le messager», dont le tournage doit débuter dans moins d’un mois, le photographe et cinéaste Patrice Bériault va raconter l’histoire de Michael Terry, un vétéran souffrant d’un état de stress post-traumatique (ESPT).
Décalé en raison de la pandémie de COVID-19, le tournage va suivre le périple de l’ancien membre des Forces armées canadienne lors d’un voyage de près de 30 000 km, couvrant les dix provinces et deux territoires du pays, et ce, pendant quatre mois. En plus des témoignages de civils, de premiers répondants et d’autres vétérans qui ont été recueillis pour «Le messager», des extraits des 17 entrevues menées au Québec et en Ontario à l’été 2021, sont visibles sur la page Facebook du projet.
«C’est clair que la pandémie a eu un impact direct sur notre capacité à aller chercher du financement, à aller chercher des commandites et des partenariats avec des entreprises qui auraient été intéressées à collaborer au projet», a déploré Patrice Bériault, à qui il manque toujours une partie du budget de son film.
«Je l’ai aussi vécu de manière professionnelle, a ajouté le cinéaste, qui est aussi photographe. Tout d’un coup, en pleine pandémie, les entreprises n’avaient plus de budget pour nous faire travailler», a indiqué le réalisateur.
Au-delà de son documentaire, Patrice Bériault a souligné que «la santé mentale au sens large et l’ESPT est un sujet qui est malheureusement d’actualité». En effet, une enquête de Santé Canada a révélé que 25 % de la population adulte «a fait l'objet d'un dépistage positif pour des symptômes de dépression, d'anxiété ou de trouble de stress post-traumatique (TSPT) au printemps 2021».
Après les entrevues menées à l’été dernier et à la veille d’entamer le tournage s’il trouve le financement dont il a besoin, le réalisateur dresse un constat inquiétant pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale. «La différence entre le civil, le premier répondant ou le membre des forces armées canadienne, c’est qu’un civil qui recherche de l’aide va courir après sa queue pour en trouver. Oui, il y a plein de numéros 1-800, mais il n’y a pas de psychologues disponibles.»