Dix ans des carrés rouges : un héritage toujours vivant dans la région
Radio-Canada
Dix ans plus tard, l'héritage de la mobilisation étudiante de 2012 est toujours bien vivant au Bas-Saint-Laurent. La hausse des frais de scolarité projetée par le gouvernement Charest ne s'est pas matérialisée, mais la lutte pour améliorer l'accessibilité aux études supérieures et pour contrer les inégalités dans la société reste vive chez les étudiants d'aujourd'hui.
Le 28 février 2012, les étudiants de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) amorçaient une grève qui allait s'étirer sur 12 semaines. Les cégépiens de la région ont aussi joint leurs efforts à ceux des étudiants de l'Université du Québec à RimouskiUQAR et du reste du Québec pendant quelques semaines de débrayage au printemps.
Leur objectif était de tenter de convaincre le gouvernement de revenir sur sa position d'imposer une hausse de 1625 $ des droits de scolarité annuels, étalée sur cinq ans.
Le président de l'Association générale étudiante du campus de Rimouski de l'UQAR (AGÉCAR) en 2012, Thomas Briand Gionest, affirme que la hausse des frais de scolarité aurait réduit l'accessibilité aux études supérieures, particulièrement en région.
On parlait de près de 7000 étudiants de moins sur les bancs d’école et ces 7000 étudiants-là, on allait les voir moins à l’Université du Québec à RimouskiUQAR, à l’Université du Québec en Abitibi-TémiscamingueUQAT, à l’Université du Québec à ChicoutimiUQAC. Et, quand on connaît la situation des programmes exemple à l’Université du Québec à RimouskiUQAR où tu avais un programme de chimie d’une dizaine de personnes, bien, cette diminution-là pouvait faire en sorte de faire fermer un programme. [...] Je pense que c’est ça qui a scandalisé profondément ma génération face à cette action gouvernementale, soutient-il.
François Lapointe était lui aussi des étudiants qui ont pris la rue à Rimouski il y a 10 ans.
Ce n’était pas seulement de rajouter des frais à la facture étudiante, mais il y avait des non-sens sur comment la hausse des frais de scolarité avait été calculée. Il n’y avait pas eu d’études sur les besoins en recherche, en enseignement, en infrastructures qui avaient été faites. Donc, c’est vraiment ce qui m’a allumé au départ à plus m’intéresser, se souvient-il.
En mars 2012, au plus fort de la grève, 300 000 des 400 000 étudiants au Québec étaient en débrayage. La manifestation du 22 mars a réuni environ 300 000 personnes à Montréal.
« J'en parle et j’ai la chair de poule. C’était une manifestation pour une cause qui nous était chère. C’était un gros problème en soi, mais il y avait quelque chose de magique dans l’air à ce moment-là »