Discrimination envers les Inuits aux Centres Batshaw : Lionel Carmant promet d’agir
Radio-Canada
Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, entend ramener à l'ordre les Centres de la jeunesse et de la famille Batshaw, qui continuent d'agir d'une manière jugée inacceptable avec les jeunes autochtones qui leur sont confiés.
La semaine dernière, la directrice générale du Refuge pour femmes autochtones de Montréal (Native Women's Shelter of Montreal), Nakuset, annonçait qu'elle cessait toute collaboration avec la direction des Centres Batshaw en raison de leur refus de corriger des pratiques qu'elle assimile à du racisme systémique.
Les Centres Batshaw sont responsables de la prise en charge des jeunes anglophones de l'ouest de Montréal qui leur sont confiés par la Direction de la protection de la jeunesse. Ils accueillent également les jeunes inuits du Nunavik, où d'importantes carences en termes de ressources et de services en matière de protection de la jeunesse entraînent leur transfert à Montréal.
Le traitement des jeunes inuits dans les Centres Batshaw a maintes fois été décrié, la plus récente dénonciation provenant d'un rapport d'enquête de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJQCommission des droits de la personne et des droits de la jeunesse), en mai dernier.
Celui-ci faisait état de nombreux griefs, notamment une interdiction faite aux enfants autochtones et à leurs mères de communiquer dans leur langue maternelle; le manque d'accès aux services d'éducation et l'absence d'intervenants et d'outils adaptés à leur culture et d'interprètes.
En entrevue avec La Presse canadienne, le ministre Carmant a indiqué qu'il entend rencontrer prochainement les dirigeants du CIUSSS de l'Ouest-de-l'île-de-Montréal, de qui relèvent les Centres Batshaw.
Le rapport de la Commission ne venait qu'ajouter aux griefs qui s'empilent depuis des années au sujet du traitement des jeunes autochtones dans cette institution. Malgré les promesses répétées du CIUSSSCentre intégré universitaire de santé et de services sociaux et des Centres Batshaw, rien n'a changé, selon Nakuset, qui décrit un manque de volonté flagrant.