Discours en anglais : Air Canada avait été prévenue des risques encourus
Radio-Canada
Le Commissariat aux langues officielles avait vu venir la tempête et avait mis en garde en début de semaine la compagnie aérienne Air Canada contre l’idée que son PDG Michael Rousseau prononce un discours uniquement en anglais devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), la prévenant de possibles réactions négatives.
La sortie publique du grand patron de l’entreprise a créé un tollé à travers le pays, le principal intéressé ne parvenant pas à comprendre les questions des journalistes après son discours. L'homme d'affaires, qui vit à Montréal depuis plus de 10 ans, s'est justifié de ne pas pouvoir apprendre le français en raison d'un horaire chargé.
L'affaire a pris une ampleur telle que Michael Rousseau a été contraint de s’excuser hier. J'aimerais pouvoir parler français. Je tiens à clarifier que je ne voulais d'aucune façon manquer de respect à l'égard des Québécois et des francophones de tout le pays. Je présente mes excuses à ceux que mes propos ont offensés, a-t-il dit par voie de communiqué.
Le Commissariat aux langues officielles a reçu plus de 200 plaintes en 24 heures à la suite du discours de M. Rousseau. Il reçoit environ une centaine par année concernant Air Canada.
De plus, l’organisme ne reçoit habituellement pas un nombre important de plaintes pour un cas unique, a expliqué Raymond Théberge, commissaire aux langues officielles du Canada, en entrevue à l’émission Tout un matin sur ICI Première.
La situation actuelle est quand même extraordinaire. Elle démontre à quel point les propos du PDG d’Air Canada ont touché une corde sensible chez la francophonie canadienne, a-t-il affirmé.
Raymond Théberge a confirmé que son bureau a effectivement averti l’équipe de direction entourant Michael Rousseau avant que ce dernier ne se présente devant la CCMM.
Informé lundi matin grâce à une vigie de presse que ce discours allait être prononcé, un employé de son bureau a appelé la direction d’Air Canada pour les encourager à apporter des correctifs.
On a contacté le bureau d’Air Canada et leur conseiller de peut-être apporter des modifications au discours et que ce n’était pas nécessairement une bonne idée de présenter un discours unilingue en anglais à un auditoire.