Diffamation : la cour se range du côté de politiciens et journalistes à Toronto
Radio-Canada
Un juge de la Cour supérieure de l'Ontario déboute le journal italo-torontois Corriere Canadese et son éditeur, l'ex-député Joe Volpe, qui avaient déposé une poursuite en diffamation de 30 millions de dollars contre des élus et des journalistes.
La poursuite portait entre autres sur une motion présentée au conseil municipal de Toronto en 2021 par l'ex-conseillère Kristyn Wong-Tam, élue députée provinciale depuis, qui accusait le journal de publier des articles homophobes, transphobes et anti-LGBTQ+.
La motion avait été secondée par le conseiller Paul Ainslie, qui était lui aussi poursuivi pour diffamation, tout comme des conseillers scolaires qui avaient écrit une lettre d'appui et des journalistes qui avaient couvert l'affaire.
Selon le juge Benjamin Glustein, certaines des déclarations des politiciens étaient diffamatoires, mais rien n'indique que les conseillers municipaux ou scolaires étaient motivés par la malice, ajoute-t-il dans son jugement.
« [La poursuite] constituait une tentative de la part des plaignants de freiner le discours des élus qui choisissent de prendre la parole. »
Les plaignants comptent en appeler du jugement.
Mme Wong-Tam dit que c'était son devoir à l'époque de dénoncer le journal dans lequel la Ville achetait des espaces pour des publicités. Je représente l'une des plus grandes communautés LGBTQ au Canada, explique-t-elle.
La conseillère scolaire Maria Rizzo, elle aussi visée par la poursuite, dit que cette bataille devant les tribunaux a été une source d'anxiété pour elle au cours des deux dernières années.
Si [le magistrat Glustein] avait rendu un jugement contraire, ça aurait réduit au silence beaucoup d'entre nous, affirme-t-elle. J'aurais dû y penser à deux, trois ou même quatre fois avant de prendre la parole en réunion.