
Diffamation : Radio-Canada condamnée à payer 60 000 $ en Cour d’appel
Radio-Canada
Radio-Canada devra verser 60 000 $ en dommages à Lee Lalli, qui a eu gain de cause en appel dans le cadre d'une poursuite en diffamation intentée à la suite de la diffusion d’un reportage d’Alain Gravel.
Le juge Jocelyn Rancourt, de la Cour d'appel du Québec, s’est rangé aux arguments de M. Lalli, qui estime que le reportage Terrain miné par la mafia, diffusé le 7 mars 2013 à l’émission Enquête et sur d’autres plateformes de Radio-Canada le lie faussement à la mafia, contient des inexactitudes et contrevient aux normes journalistiques.
Originaire de l’Italie, Lee Lalli, qui se dit atteint dans son honneur et sa réputation, réclamait 200 000 $ en dommages compensatoires et 100 000 $ en dommages punitifs.
Intentée en octobre 2013, la poursuite en diffamation du demandeur avait d’abord été rejetée par le juge Lukasz Granosik de la Cour supérieure du Québec, le 10 septembre 2018. Le juge Rancourt a toutefois infirmé cette décision.
Je suis d’avis que le juge s’est mépris en faisant abstraction des principes applicables en matière de diffamation lorsque l’auteur des propos litigieux est un journaliste, écrit-il dans son jugement, rendu jeudi.
Au sujet du reportage d’Alain Gravel, le juge Rancourt note que la faute la plus importante commise par le journaliste et la Société Radio-Canada réside dans l’image déformée de la réalité issue de l’impression générale se dégageant du reportage de l’émission Enquête et de ses présentations sur les autres plateformes de diffusion.
Dans le reportage, le journaliste s’intéresse à un terrain appartenant à la Fondation Villa Notre-Dame-de-Grâce qui avait été acquis par M. Lalli en 2003. L’achat de ce terrain s’est conclu par la signature de deux actes de vente : un premier, pour la plus vaste partie du terrain, s’élevait à 1 800 000 $; le second, qui concerne une parcelle qui longe le chemin de la Côte-Saint-Luc, était de 50 000 $.