
Deux Innues intentent un recours collectif contre Québec et Ottawa
TVA Nouvelles
Deux femmes innues, qui ont grandi dans le système de la protection de la jeunesse du Nunavik, ont intenté mardi un recours collectif contre les gouvernements du Québec et du Canada pour ce qu’elles allèguent être des décennies de sous-financement illégal et discriminatoire des services de protection de la jeunesse et d'autres services essentiels destinés aux enfants qui vivent au Nunavik.
Lucy Tookalook et Tanya Jones se considèrent toutes deux comme des survivantes de la DPJ au Nunavik. «J'agis aujourd'hui parce que je veux rendre justice à mon peuple - mon peuple qui a été traité de façon inhumaine pendant des décennies. Je veux que les enfants inuits du Nunavik aient une chance d'être entendus par les tribunaux», a déclaré Mme Jones par communiqué.
Les demanderesses cherchent également à éviter qu'une nouvelle génération ne soit comme elles prisonnières du cycle des traumatismes intergénérationnels. «On m'a enlevé à ma mère à ma naissance et on m'a envoyé à des milliers de kilomètres de là, en tant que nouveau-né, dans un hôpital de Montréal. J'y suis restée sept mois, seule et sans soutien», a partagé Mme Tookalook.
«J'ai ensuite été renvoyée au Nunavik dans un système qui m'a complètement abandonné, moi et les autres enfants inuits, dans l'indifférence la plus sombre et les abus les plus cruels. Je ne veux pas que la même chose arrive à mes enfants et aux prochaines générations d'Inuits au Québec.»
En juin 2019, le gouvernement fédéral a sanctionné en 2019 le projet de loi C-92, lequel accorde encore plus d’autonomie et de ressources pour la mise en place de services semblables à la DPJ. Un projet que Québec a contesté dès sa sanction. Cette contestation a été déboutée en Cour d’appel le 10 février.