Deux femmes racontent comment la pandémie a changé leurs relations familiales
Radio-Canada
Alors qu’elle berçait le petit corps du bébé qu’elle venait de perdre en faisant une fausse couche, l’automne dernier, la peine que ressentait Kristin Quinney était aggravée parce qu’elle ne pouvait pas en parler à sa famille.
Pour cette Saskatchewanaise de 38 ans mère de deux filles, les divisions familiales apportées par la pandémie avaient déjà fait des ravages.
Je n’aurais pas supporté de les entendre me dire que j’avais tué mon enfant parce que je m’étais fait vacciner, et c’est ce que je pensais qu’ils m’auraient dit, raconte-t-elle en pleurs.
Elle ne croit pas que le vaccin a quoi que ce soit à voir avec la perte du bébé. Les fausses couches, rappelle-t-elle, se produisent depuis que le monde est monde.
Déjà, en septembre 2021, les relations de Kristin Quinney avec sa mère, et surtout avec son frère, s’étaient détériorées, en particulier autour de la vaccination.
J’avais vraiment peur de leurs réactions et de ce qu’ils allaient me dire, dit-elle. Je ne pensais pas pouvoir le supporter. Je veux dire, déjà, je me sentais vidée.
Kristin Quinney est loin d’être la seule personne à vivre de difficiles dissensions avec des amis ou des membres de la famille, à cause de la pandémie.
Le tiers des répondants à un récent sondage ont indiqué qu’ils avaient réduit leurs contacts avec un ami ou un proche au cours de la dernière année, en raison d’une différence d’opinions.
Dans 94 % des cas, le désaccord était lié à la pandémie de COVID-19, selon cette étude menée par le Canadian Hub for Applied and Social Research (CHASR) de l’Université de la Saskatchewan.