
Deux ans loin des planches : Daniel Lanois n’a pas perdu la main
Radio-Canada
Salle Wilfrid-Pelletier, Métropolis, Club Soda, Cabaret Juste pour Rire, L’Astral : ce sont les salles où Daniel Lanois s’est produit plus d’une douzaine de fois au cours de sa carrière durant le Festival international de jazz de Montréal.
Ça, s’est sans compter les fois où il s’est produit ailleurs dans la métropole. On peut penser à son récent passage de 2019 au festival Mile Ex End, ou celui, beaucoup plus lointain, quand il s’est joint aux membres de U2 au Stade olympique en 1992.
Mais Daniel Lanois en tête d’affiche sur la place des Festivals au FIJM, jeudi soir, c’était une première. Je précise « en tête d’affiche » vu que Lanois s’était joint au concert extérieur hommage à Paul Simon lors du festival en 2006. Mais une chanson et un concert complet, ce n’est pas pareil. On ne va pas chipoter, et surtout, ne pas bouder notre plaisir. Et plaisir, nous avons eu, avec Lanois qui s’est produit en trio, en compagnie du bassiste Jim Wilson – qui était avec lui en 2019 – et du batteur Kyle Crane.
Ce n’était pourtant pas gagné d’avance, me suis-je dit, en voyant les trois hommes commencer leur prestation avec un fort joli doublé acoustique tiré de l’album Acadie (1989), soit les bilingues Under a Stormy Sky et Jolie Louise.
Une amorce en douceur qui nous a donné le temps d’apprécier le doigté de Lanois et son ensemble sombre serti de brillants. Qui sait? Il y avait peut-être un concept, puisque la chanson suivante était tirée de Shine (2003). Et Fire, la chanson en question, a été bien servie par une guitare dont la tonalité était à la hausse.
Lanois et ses collègues ont poursuivi dans la même veine, haussant l’intensité d’un cran, en pigeant durant un bon moment exclusivement dans le répertoire d’Acadie et de Shine. The Maker et I Love You, livrées en succession, ont frappé fort au cœur et à l’âme. Quant à Slow Giving, elle semblait tout droit sortie des tiroirs de Neil Young et de son Crazy Horse tellement elle était lourde et dissonante.
Lanois n’est certes pas le guitariste qui joue le plus fort, mais ses offrandes sont perçantes et pénétrantes. C’est incisif au possible et ça entre sous les pores. Même après une longue absence des planches.