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Destruction du barrage de Kakhovka : Poutine dénonce un « acte barbare » de l’Ukraine
Radio-Canada
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé mercredi la destruction du barrage de Kakhovka, en zone occupée dans le sud de l'Ukraine, qu'il a qualifiée d'« acte barbare » de Kiev, au cours d'une conversation téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.
« L'acte barbare ayant visé à détruire la centrale hydroélectrique de Kakhovka dans la région de Kherson a conduit à une catastrophe pour l'environnement et l’humanité à grande échelle. »
Kiev et Moscou se renvoient la responsabilité de la destruction de ce battage.
Destructions d'écosystèmes, inondations, pollution, menaces énergétiques : la destruction du barrage de Kakhovka pourrait avoir des conséquences environnementales et humaines sans précédent, estiment mercredi plusieurs experts et associations de défense de l'environnement.
Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui accuse la Russie d'être coupable d'un écocide brutal, il s'agit de la plus grande catastrophe environnementale causée par l'homme en Europe depuis des décennies.
Ce terme d'écocide a récemment été défini par le Parlement européen comme toute infraction pénale environnementale causant des dommages graves et étendus ou durables ou irréversibles à la qualité de l'air, du sol ou de l'eau, ou à la biodiversité, aux services et fonctions des écosystèmes, aux animaux ou aux plantes. Fin mars, Bruxelles a ouvert la voie à la reconnaissance de l'écocide dans le droit de l'UE.
Première conséquence liée au déversement des 18 milliards de tonnes d'eau que retenait le barrage : le Dniepr, quatrième fleuve le plus long d'Europe, subira une grave perturbation de ses écosystèmes jusqu'aux zones côtières de la mer Noire, qui pourrait subir une désalinisation temporaire sur certaines zones, estime l'ONG ukrainienne Ecoaction.
Selon elle, une mortalité massive potentielle d'organismes aquatiques [poissons, mollusques, crustacés, micro-organismes, végétation aquatique], mais aussi de rongeurs, dont certains sont endémiques ou déjà menacés, est attendue, entraînant une détérioration de la qualité de l'eau due à la décomposition des organismes morts.
L'Ukrainian Nature Conservation Group (UNCG) estime que les conséquences pour la faune se manifesteront sur une superficie d'au moins 5000 km² [zone inondable et zone de drainage] et certaines espèces ont peut-être subi un coup plus important en une journée le 6 juin qu'au cours des 100 dernières années.