
Des usines de traitement d’eau potable en manque de personnel
Radio-Canada
Le manque de main-d’œuvre qui frappe bon nombre d'entreprises au Québec n'épargne pas le secteur de l'eau. Les besoins d'opérateurs dans les usines de traitement d'eau potable et d'eaux usées des municipalités sont criants, mais les jeunes travailleurs montrent peu d'intérêt pour ces emplois.
Les départs à la retraite et l'augmentation de la charge de travail mettent de la pression sur ce milieu névralgique.
L'importance de ce secteur est d'ordre sanitaire. Ce métier est directement lié à la santé publique : s'il n'y a pas d'opérateurs, alors il n'y a pas d'eau potable ni de traitement des eaux usées, soulignait une étude publiée en octobre 2020 sur les besoins en matière de personnel pour la filière de l'eau au Québec.
Un an plus tard, le rapport est toujours d'actualité, affirment plusieurs experts.
L'analyse a été menée par EnviroCompétences, le comité sectoriel de main-d’œuvre en environnement, auprès de plusieurs entreprises et municipalités.
L'organisme rapporte que, selon Emploi Québec, environ 7000 opérateurs œuvraient dans des installations municipales en janvier 2020 pour le compte d'une organisation privée ou publique. De ce nombre, près de 2000 postes d'opérateurs seraient à combler d'ici 2024 en raison des départs à la retraite.
Et pour 41 % des répondants à l'étude, les besoins de main-d’œuvre sont immédiats. Un constat intéressant, mais alarmant, peut-on lire.
« Les problèmes sont répandus à tous les niveaux. Autant l'eau potable que les eaux usées, les réseaux de distribution, les grandes villes et les petites; les très petites villes ont des problèmes de recrutement de main-d’œuvre. »
Le secteur privé voit aussi son bassin d'effectifs s'assécher. Le Groupe Helios, qui travaille majoritairement auprès des municipalités, doit recruter depuis quelques années des opérateurs français dont la formation est reconnue au Québec.