
Des travailleurs d’Uber et autres apps critiquent le projet de loi sur le salaire minimum
Radio-Canada
Le projet de loi visant à garantir le salaire minimum pour les travailleurs à la demande ne les satisfait pas.
Deena Ladd, directrice du syndicat Workers' Action Centre, estime que ce projet de loi tient de l’effet d’annonce. Elle estime qu'il ne s’attaque pas aux causes qui maintiennent ces travailleurs dans une précarité de l’emploi.
Selon elle, les travailleurs des entreprises comme Uber ou Lyft notamment demandent avant tout l’obtention du statut d’employés sous la Loi sur les normes d’emploi, une disposition qui n’est pas prévue par le projet de loi.
Le ministre du Travail avait l’occasion de faire de ces travailleurs des employés qui soient protégés par leur statut, et ce n’est pas ce qu’il a fait. Donc aujourd’hui, on nous jette de la poudre aux yeux, s’insurge-t-elle.
« Ce que les travailleurs à la demande veulent c’est les mêmes droits que les autres travailleurs employés : pouvoir être payé pour les heures supplémentaires, avoir droit aux congés payés. Or ce n’est pas ce dont il s’agit aujourd'hui, »
Ils veulent pouvoir prendre un jour d’arrêt s’ils sont malades sans craindre de perdre leur travail. Or, ils ne bénéficient pas aujourd’hui de tous les droits qu’ils demandent, et cela me préoccupe, explique Deena Ladd.
Brice Sopher, vice-président du syndicat Gig Workers United, et livreur pour Uber Eat, est du même avis.
Ça ne va pas changer grand-chose, pense-t-il. Ce gouvernement parle beaucoup de ce qu’il veut faire pour aider les travailleurs à la demande, mais à la fin il ne livre pas grand-chose, ajoute-t-il.
Lui aussi demande à être considéré comme un employé sous la Loi sur les normes d’emploi. Il souhaite également voir des avancées en termes d’avantages sociaux. Uber ne contribue pas à l’assurance chômage, ni à la retraite, deux avantages que les travailleurs pourraient percevoir en tant qu’employés, explique-t-il.