Des Tibétains manifestent et clament que la vidéo du baiser du dalaï-lama a été incomprise
Radio-Canada
Des membres de la communauté tibétaine ont manifesté à Toronto mercredi afin de protester contre le traitement médiatique d’une séquence vidéo montrant le dalaï-lama embrasser un jeune garçon sur les lèvres puis lui demander de lui « sucer la langue ». Ils estiment qu'il y a une incompréhension culturelle.
Les participants ont défilé dans le centre-ville pour s’arrêter au pied de l’immeuble de CBC/Radio-Canada, demandant une mise en contexte plus nuancée de la scène en question.
Nyila Tsedon, une Tibétaine en exil qui vit à Toronto depuis 2004, dit avoir été profondément touchée par les critiques adressées au chef spirituel bouddhiste, âgé de 87 ans.
Elle raconte la peine qu’elle ressent quant au fait que le monde ait mal compris ce qu'elle présente comme une interaction innocente. Je déteste cette vidéo. Le dalaï-lama est vraiment innocent, enjoué, très compatissant.
La séquence remonte au 28 février dernier pendant un événement public en Inde, lorsqu’un jeune garçon s'est approché du chef spirituel tibétain, et lui a demandé un câlin.
C'est alors que l'interaction controversée a eu lieu. À l'époque, la vidéo de l'ensemble de l'événement a été publiée en ligne. Mais début avril, une séquence contenant uniquement l'interaction a commencé à circuler. S’en est suivi une polémique sur les réseaux sociaux dans laquelle l'échange était perçu comme inapproprié, ce qui a été largement rapporté dans les médias y compris par Radio-Canada et le réseau CBC.
Le dalaï-lama a par la suite présenté des excuses sur son site Web au garçon et à sa famille, ainsi qu'à ses nombreux amis à travers le monde. Le communiqué indique que le chef spirituel a regretté l'incident, mais taquine souvent les gens qu'il rencontre de manière innocente et ludique.
De nombreux Tibétains qui ont parlé à CBC disent que la controverse est le résultat d'un malentendu culturel et que les médias grand public devraient faire preuve de plus de sensibilité lorsqu'ils traitent de sujets liés à différentes cultures.
Sa Sainteté montrait son affection envers ce jeune garçon, souligne également Sonam Chokey, une organisatrice communautaire. Selon elle, dans la culture tibétaine, des interactions comme celle-ci sont une forme de taquinerie, courante et bon enfant, entre les aînés et les plus jeunes.