Des témoignages bouleversants pour les jurés
TVA Nouvelles
Les jurés, qui au fil des semaines entendront la preuve présentée par la Couronne lors du procès de la belle-mère de la fillette martyre de Granby, pourraient être fortement touchés par certains détails entourant la mort de la fillette de 7 ans, croit un psychiatre.
Hier, au jour 2 du procès de la femme accusée de meurtre non prémédité et de séquestration, l’ambulancière qui est intervenue dans la résidence où s’est joué le drame en avril 2019 a livré un témoignage bouleversant.
Elle a raconté que dans la pièce où se trouvait l’enfant, il y avait «peu de meubles, aucun lit et que la fillette était couchée au sol, nue, dans une flaque de vomi et d'urine».
«Tout le monde qui va voir ça [où entendre ça], va être affecté, c’est sûr. Tout le monde peut en rêver le soir, peut imaginer ce qui a pu se produire, c’est normal», formule Gilles Chamberland, psychiatre à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel.
«Des gens vont expliquer ce qui a pu arriver [à la fillette]. Le pathologiste va expliquer les causes du décès. Tous ces éléments s’additionnent et on passe d’un état normal à un trouble psychologique. Un trouble de stress post-traumatique, c’est quand les images nous reviennent, que l’on fait des cauchemars, quand on devient hyper sensible à tout ça», précise le psychiatre.
Comment différencier une réaction normale à des photos et des témoignages difficiles à voir ou entendre d’une réaction pathologique chez les jurés exposés aux preuves?
«Un des premiers symptômes est la perte de sommeil. À partir du moment où l’on ne dort plus, c’est un cercle vicieux et tout devient plus grave. Les jurés doivent être avisés de ça et faire attention», prévient Gilles Chamberland.
*** Voyez l'entrevue avec le psychiatre dans la vidéo ci-haut