
Des télépharmaciens du privé à 150 $ l’heure
Radio-Canada
Les représentants des pharmaciens qui œuvrent dans les hôpitaux et dans les CHSLD du Québec dénoncent l'octroi, par les établissements de santé, de contrats de télépharmacie au privé.
Lors de leur témoignage, mercredi, à l'occasion de l'étude du projet de loi 10 sur les agences de placement en santé, les représentants de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES) ont demandé au ministre de la Santé de considérer les services de télépharmacie offerts par les agences privées comme de la main-d’œuvre indépendante et, par conséquent, d'en limiter le recours.
De leur domicile, ces pharmaciens reçoivent les ordonnances à leur écran et vérifient qu’il n’y a pas d'interaction majeure entre les autres médicaments indiqués au profil, et ça s’arrête là, essentiellement, a expliqué la présidente de l’APES, Julie Racicot.
« La télépharmacie offerte par le privé ne correspond pas aux standards de pratique, c’est contraire à l’Ordre des pharmaciens [...]. La communication avec le personnel infirmier, les médecins, est quasi nulle. »
Le taux horaire pour ce service de télépharmacie est parfois faramineux et peut atteindre 150 $ l’heure pour moins de service, a précisé la directrice générale de l’APES, Linda Vaillant.
C’est dramatique! s’est exclamé le député solidaire Vincent Marissal.
L'étude du projet de loi 10 permet de mettre en relief le fait que le recours à la main-d'œuvre indépendante ne touche pas que les infirmières ou les préposés.
Selon une analyse réalisée par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, le recours à des pharmaciens de l'extérieur a coûté au réseau public près de 80 millions de dollars en six ans. Au total, tous métiers confondus, la facture s’est élevée en six ans à trois milliards de dollars pour le réseau public, dévoilait Radio-Canada le mois dernier.
Le projet de loi 10 vise à limiter le recours aux services d’agences de placement de personnel et à de la main-d’œuvre indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux.