Des subventions à un organisme qui compare la loi 96 au fascisme
TVA Nouvelles
Le président d’un organisme de défense des droits des anglophones de l’Outaouais, qui recevait jusqu’à récemment des dizaines de milliers de dollars en subventions de Québec, a qualifié de fasciste le projet de loi 96 du gouvernement Legault.
Arthur Ayers a assuré sans détour, en septembre dernier lors d’auditions publiques sur le projet de loi 96 organisées par le Quebec Community Groups Network, que la loi visant à renforcer la place du français dans la province présentait des relents fascistes.
«Nous ne sommes pas l’Allemagne nazie, mais nous faisons un pas dans cette direction», a lancé l’avocat et président de l’Association régionale des West Quebecers, en reconnaissant que ses propos sont «controversés».
Il a aussi qualifié, dans sa diatribe, de «mesure autoritaire» la clause nonobstant qui permet à un gouvernement provincial d’adopter une loi même si elle déroge à certains éléments de la Charte des droits et libertés, une forme de «fascisme» à ses yeux.
Ce faisant, M. Ayers pourfend un gouvernement qui, jusqu’au printemps dernier, versait des dizaines de milliers de dollars à son organisme.
West Quebecers a reçu, pour la période 2017 à 2021, un montant de 73 464 $ afin d’offrir des cours de français langue seconde à ses membres, selon un relevé de la MRC de Pontiac.
Le non-renouvellement de cette somme, au printemps dernier, avait mis en péril la poursuite du programme de francisation, a rapporté Radio-Canada. La question de ce financement a même rebondi à l’Assemblée nationale par la voix du député libéral Gregory Kelley, qui avait demandé au ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, s’il comptait renouveler la subvention.
Ce dernier a évité de commenter le cas précis des West Quebecers, se contentant de répondre qu’il était en faveur des cours de francisation.
Le cabinet du ministre a de son côté répondu qu'il s'agissait «de propos radicaux, indignes d'un débat démocratique serein. Le PL 96 est nécessaire afin de mieux protéger et assurer la pérennité de la langue française au Québec. Il est parfaitement légitime pour la nation québécoise d'agir en ce sens».