
Des souvenirs d’un conflit historique
TVA Nouvelles
Le syndicaliste Gérald Larose garde un souvenir amer de l’homme d’affaires Raymond Malenfant, décédé vendredi à l’âge de 91 ans, plus de trois décennies après le conflit du Manoir Richelieu, qui a marqué le Québec.
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« En 16 ans de présidence à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), c’est le seul patron avec qui je n’ai jamais pu parler, il n’a jamais voulu », déplore M. Larose, contacté par Le Journal, aujourd'hui.
Le conflit de travail qui a opposé les deux hommes a débuté en 1986, à la suite de l’acquisition du Manoir Richelieu, à La Malbaie, par M. Malenfant.
Soutenant n’avoir acheté qu’une bâtisse, malgré une convention collective active, l’hôtelier a décidé de ne pas réembaucher les quelque 300 employés de l’endroit.
Le litige a duré deux années, au cours desquelles de violentes manifestations ont éclaté.
Un homme, Gaston Harvey, a même perdu la vie durant l’une d’entre elles, étranglé par un policier de la Sûreté du Québec.
C’est la Cour suprême du Canada qui a finalement mis fin au conflit en donnant raison à Raymond Malenfant, en 1988.
Mais ce dernier aura été forcé de déclarer faillite quatre ans plus tard alors que l’État lui réclamait des millions de dollars.