Des signes indiscutables de la présence de CO2 sur une exoplanète
Radio-Canada
Des preuves claires et précises de la présence de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère d’une exoplanète géante gazeuse ont été détectées par une équipe internationale de scientifiques, à partir des données récoltées à l’aide du télescope James Webb.
Il s'agit de la première preuve détaillée et indiscutable de la présence de dioxyde de carbone jamais trouvée sur une planète extérieure au système solaire.
Le Pr Björn Benneke et une équipe d’étudiants au doctorat de l'Université de Montréal et de l'Institut de recherche sur les exoplanètes (iREx) ont participé à ces travaux dirigés par l’astronome Natalie Batalha, de l'Université de Californie à Santa Cruz, et qui seront publiés dans la revue Nature (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Les astrophysiciens ont utilisé le spectrographe dans le proche infrarouge (NIRSpec) de James Webb pour observer la planète WASP-39 b. Et ce qu’ils ont découvert est sans appel : il y a bel et bien du CO2 dans son atmosphère.
Les données analysées à Montréal ont permis de détecter une énorme signature du dioxyde de carbone autour de la planète, pas moins de 26 fois plus forte que tout bruit dans les données, note le Pr Benneke.
Le bruit peut être comparé à des imprécisions dans le champ de vision. Pour l’illustrer, le professeur compare l’arrivée de James Webb au passage de la télé analogue à la télé 4 k.
« C'était un moment très, très spécial pour moi. Comme scientifique, je suis toujours très sceptique, mais dans ce cas-là, c’était comme voir quelque chose avec mes propres yeux. »
Le Pr Benneke affirme que cette étude montre la capacité du télescope spatial à détecter et à mesurer le CO2 dans les atmosphères très minces, même celles de planète petites et rocheuses comme la Terre.
C’est vraiment une nouvelle ère dans l’astronomie qui s’ouvre, s’enthousiasme l’astrophysicien.