
Des saisons d’allergies plus intenses, mais des connaissances encore limitées
Radio-Canada
Les pollens vagabondent dans l’air de plus en plus tôt, y restent de plus en plus tard et s’y trouvent en quantité de plus en plus importante. Les personnes allergiques le constatent au nez, et les scientifiques, avec des observations concrètes depuis quelques années déjà.
En 2021, une étude exhaustive publiée dans les PNAS (Nouvelle fenêtre) (en anglais) montrait que le changement climatique aggrave bel et bien les saisons polliniques en Amérique du Nord :
En outre, les tendances polliniques qu’ils observent laissent à penser que le phénomène risque de s’aggraver dans les prochaines décennies en raison de l’augmentation de la température.
Le Québec n’échappe pas au phénomène continental. La saison peut maintenant y commencer dès la fin mars (avec le pollen des arbres et arbustes), se poursuivre durant le printemps et l’été (pollen des graminées) et se terminer en octobre (pollen de l’herbe à poux).
Cette réalité préoccupe les experts de la santé publique, puisque l'exposition aux pollens allergènes représente un risque important de problèmes respiratoires.
L'exposition aux pollens peut exacerber les symptômes de l’asthme et mener à des crises qui nécessitent des visites à l’urgence. Mais dans la plupart des cas, elle cause une rhinite allergique, qui se traduit par une inflammation de la muqueuse nasale (éternuements, écoulement) et des picotements à la gorge et aux yeux.
La docteure Marie-Jo Ouimet, de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), estime que la rhinite allergique n’est pas un problème bénin.
« Elle a beaucoup d’impact sur la qualité de vie d’une personne. Il y a des enquêtes qui montrent que 50 % des personnes allergiques ont des symptômes sévères qui ont des répercussions sur leur vie de tous les jours. »
C’est un enjeu important. Il ne faut pas oublier les impacts sur la santé mentale, le sommeil, la dépression et l’anxiété, ajoute la Dre Ouimet.