Des sépultures autochtones pillées près de l’Université Bishop’s
Radio-Canada
Des chercheurs qui s'intéressent à un site archéologique autochtone dans le secteur de l'Université Bishop's sont convaincus qu'il a été pillé.
Le 27 octobre dernier, l’agent de projets de terrain et biologiste Louis Gabriel Pouliot s’est rendu sur un site de sépulture abénakis situé aux abords de la rivière Saint-François. Le secteur est reconnu pour avoir été occupé par les Autochtones bien avant la colonisation.
M Pouliot procédait à une simple prise de données sur l'érosion lorsqu'il est tombé sur d'importants trous dans le sol qui n'étaient pas là quelques semaines auparavant.
Ce genre d’acte là, comme l’exhumation d’une sépulture autochtone, ça actualise cette histoire coloniale là. C’est choquant, de se rendre compte de ça et de le voir concrètement se passer, souligne le biologiste.
Le geste pourrait avoir de lourdes conséquences pour les futures fouilles archéologiques.
On ne sait absolument pas ce qui a été pris, donc on n’a aucune espèce d’idée de ce qui a été prélevé sur le site.
Les gens ont dans l’idée que l’archéologue s’intéresse uniquement à l’objet. Mais un objet, pour un archéologue, ne veut pas dire grand-chose, à part le fait qu’il peut être très intéressant, s’il n’est pas lié à un contexte archéologique, ajoute Geneviève Treyvaud.
Selon cette archéologue, il ne s’agirait pas d’un cas isolé dans la région, alors que certaines personnes s’adonnent à des fouilles illégales pour le plaisir. Des gens seraient aussi motivés par l'appât du gain.
Il y a un marché noir, et un marché, point, de collectionneurs d’artéfacts. L’Estrie, et particulièrement la région de Sherbrooke, c’est particulièrement riche, indique Mme Treyvaud.