Des religieux échappent toujours à la justice, rappelle le chef Terry Richardson
Radio-Canada
Les excuses formulées vendredi par le pape François aux Autochtones du Canada pour les sévices que l’Église catholique leur a infligés sont « une première étape » sur « le chemin de la réconciliation », estime le chef d’une Première Nation du Nouveau-Brunswick.
C’est vraiment important pour nos anciens, a déclaré Terry Richardson, chef de la Première Nation Mi’kmaq de Pabineau, vendredi à l’émission La matinale.
Il a qualifié le geste du pape de notable pour aider au processus de guérison des gens âgés qui ont été victimes des mauvais traitements infligés par des membres du clergé.
Mais pour ceux qui sont en vie, ajoute M. Richardson, il serait aussi bon que des abuseurs soient confrontés aux conséquences de leurs actes.
Terry Richardson s’insurge que des religieux accusés d'abus sexuels puissent toujours échapper à la justice. C’est notamment le cas du prêtre Johannes Rivoire, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Il a quitté le Nunavut en 1993 pour retourner en France, et ce pays refuse de l’extrader.
Ce monde-là doit être apporté à la justice, dit le chef Richardson. Ça, c’est une étape qui est vraiment importante aussi.
Le chef de Pabineau espère maintenant que le pape François respectera son engagement, fait vendredi, de venir bientôt au Canada pour s’adresser aux Premières Nations du pays.
Réitérant que les excuses sont un geste important, Terry Richardson souligne au passage que l’Église continue d’ignorer certaines requêtes des peuples autochtones qu’elle a maltraités.
Les mots, ça a pris des années et des années. Mais là, on est rendu là. C'est une étape sur le chemin, dit-il.