Des résidus forestiers qui nourrissent la forêt
Radio-Canada
L’usine de Domtar à Windsor, dans les Cantons de l’Est, produit du papier fin et de la pâte commerciale de bois de feuillus. Elle tire une partie de son approvisionnement en fibre de bois dans les 160 000 hectares de terrains que l’entreprise possède à proximité de l’usine.
Pour obtenir un meilleur rendement en fibre, Domtar a transformé 5 % de son territoire en plantations de peupliers hybrides. Dans de bonnes conditions, l’hybride pousse trois fois plus vite que le peuplier naturel.
Or, les sols acides du sud du Québec se prêtent mal à la culture des peupliers, la populiculture. Et les rendements peuvent être très décevants.
Pour mettre toutes les chances de son côté, Domtar a fertilisé les sites de plantations avec les résidus forestiers générés par l’usine. Une pratique peu courante dans l’industrie forestière.
C'est quelque chose qui n'est pas fait ailleurs au Québec, déclare Félix Brochu-Marier, superviseur aux opérations forestières chez Domtar, et très peu au Canada et en Amérique du Nord.
Résultat : même dans les sites très peu fertiles, les peupliers hybrides poussent environ cinq fois plus vite que ceux qui n’ont pas bénéficié de ce traitement.
« Même site, même année de plantation, 2011. Même clone exactement. On a un arbre ici qui pousse environ cinq fois plus vite que l'autre côté. Après 10 ans de croissance, obtenir des arbres avec des diamètres comme ça, c'est très intéressant. »
La récolte des arbres laisse derrière des résidus, des branches et de la biomasse forestière.
Ils vont être récupérés, mis en andains, broyés, transportés par des camions à l'usine, explique Éric Lapointe. On va alimenter nos deux usines de cogénération, produire de l'énergie pour avoir un résidu, la cendre, qu'on va tamiser. Et on va ramener ça en forêt.