Des résidents craignent un embourgeoisement du quartier Alexandre
Radio-Canada
Une vidéo publiée par le promoteur immobilier Nikolaï Ray, dans laquelle il fait part de sa vision du secteur Alexandre, fait réagir à Sherbrooke. Des résidents s’inquiètent de l’embourgeoisement de ce coin du centre-ville.
Nikolaï Ray a acheté plusieurs propriétés dans le quartier Alexandre. Il dit souhaiter revitaliser le secteur et en faire profiter la communauté en construisant davantage de logements.
Dans une vidéo publiée sur YouTube le 2 février dernier et nommée, en anglais, Jouer au Monopoly dans la vraie vie avec 25 millions de dollars, le promoteur compare le développement du secteur Alexandre au célèbre jeu de société, en décrivant son projet comme une façon de s'enrichir. Il sous-entend notamment que le secteur est peu fréquentable, et qualifie certains de ses résidents de criminels.
En entrevue avec Radio-Canada, il a reconnu que certains termes utilisés dans sa vidéo étaient très forts.
« C’est un secteur qui fait face à plusieurs problèmes. Il y a différents mots qui ont une connotation forte. Des fois, j’ai tendance un peu à m’emporter. »
Ma vision, c’est d’être capable de faire les projets dans lesquels personne d’autre ne veut se lancer [...] D’acheter des immeubles qui sont soit déjà abandonnés entièrement, ou qui sont en train de tomber en ruines. Il faut continuer de construire plus de logements, selon moi, car plus il y a de logements, on va être capables, d’un point de vue économique, d’enlever de la pression sur le prix des logements, ajoute-t-il.
Sa vidéo a cependant choqué plusieurs résidents.
On se fait dire que tous nos voisins sont des prostituées ou des crackhead, comme il l'a dit, déplore Léo Boivin, un résident et porte-parole de l’Association contre la gentrification de Sherbrooke.
M. Boivin dénonce la déconnexion totale qu’il [M. Ray] a avec l’habitant moyen du quartier, et le fait qu’il ne semble pas se soucier de la qualité de vie des gens qui y habitent, et que dans le fond, c’est juste un outil pour lui de faire des profits.