Des réactions mitigées face au plan de la Fonderie Horne
Radio-Canada
Les réactions sont nombreuses et plutôt mitigées à la suite du plan dévoilé par la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda, ce matin (jeudi), plan prévoyant l'atteinte de la cible d'émissions d'arsenic de 15 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) d’air d’ici 5 ans.
La classe politique, les experts en santé et la population attendaient depuis des semaines de savoir comment l'entreprise allait réduire ses émissions polluantes dans l'air.
Urgentologue au CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue, le docteur Frédéric Bonin ne cache pas sa déception face au plan d'action de la Fonderie Horne. Selon lui, un échéancier de 5 ans pour atteindre une cible qu'il considère comme un compromis, c'est trop long.
« Je suis déçu, très déçu. On fait un compromis pour arriver à un compromis. Ça prend 5 ans pour faire un compromis... Un moment donné, il faut être sérieux, la santé des gens, ce n'est pas juste des mots. »
De son côté, la mairesse de Rouyn-Noranda, Diane Dallaire, est plus nuancée. Elle se réjouit de la cible de 15 ng/m3, mais aurait aimé un plan à plus long terme.
Mme Dallaire compte d'ailleurs solliciter une rencontre avec la direction de la Fonderie Horne pour obtenir des précisions sur certains points.
« Ce qui nous déçoit, c'est l'absence d'un plan à long terme pour atteindre les 3 nanogrammes [la norme provinciale pour l'arsenic]. Depuis le début, ce qu'on demande, c'est que le plan de la fonderie vise l'atteinte des normes pour l'ensemble des métaux », a-t-elle signalé.
Interpellé sur le sujet plus tôt dans la journée, le premier ministre François Legault a tenu à rappeler l'importance économique de l'entreprise dans la communauté. Selon lui, la parole est maintenant aux gens de Rouyn-Noranda.
« La Fonderie Horne, ce sont 650 emplois à, en moyenne, 107 000 $ par année. Donc, je pense que la population a le droit de se demander : est-ce que je suis capable de vivre avec un risque minime pour un certain nombre d'années ou non? », a mentionné M. Legault.