Des règles sur les carburants renouvelables feront augmenter le prix de l’essence
Radio-Canada
Le nouveau règlement fédéral sur les carburants renouvelables contribuera à éliminer des millions de tonnes de gaz à effet de serre au cours des huit prochaines années et encouragera les investissements dans ce domaine, mais il pourrait faire grimper le prix à la pompe pour les consommateurs de 13 cents le litre, selon la propre analyse du gouvernement.
La réglementation obligera les principaux fournisseurs – principalement les raffineries et les importateurs d'essence et de diesel – à réduire les émissions de leurs carburants tout au long de leur cycle de vie, de l'extraction au traitement jusqu'au transport et à l'utilisation finale.
Un plafond d'émissions entre en vigueur en juillet prochain et augmentera légèrement chaque année jusqu'en 2030.
Une évaluation des impacts de la nouvelle réglementation a été publiée mercredi parallèlement à la version finale de la réglementation, qui est en préparation depuis le premier plan climatique des libéraux, en 2016.
L'évaluation indique que la hausse des prix de l'essence aura la plus grande incidence sur les familles à faible revenu, sur les mères célibataires et sur les personnes âgées, plus vulnérables aux fluctuations des coûts de l'énergie et moins susceptibles de pouvoir se permettre des solutions alternatives comme des véhicules électriques.
Les émissions totales évitées chaque année grâce à cette réglementation pourraient s'élever à environ 18 millions de tonnes en 2030 s'il n'y a pas de grands changements dans la consommation de carburant, par exemple une forte augmentation de l'utilisation des véhicules électriques. L'intégration d'un plus grand nombre de changements de comportement et d'une consommation de carburant moins élevée à la suite de l'adoption de ces politiques pourrait réduire les émissions de plus de 26 millions de tonnes.
Au bas de l'échelle, cela signifie que la réglementation représenterait de 7 à 8 % des réductions d'émissions que le Canada doit réaliser par rapport à ce qu'elles étaient en 2020, l'année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles. À l'extrémité supérieure, cela pourrait représenter de 10 à 12 %.
Au départ, la réglementation devait couvrir tous les carburants, mais le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, a indiqué en entrevue qu'une décision avait été prise de la recentrer uniquement sur l'essence et le diesel.
Ce que cette politique ou cette réglementation essaie de faire, c'est de garantir que le carburant que nous brûlons pour nous déplacer est plus propre, a-t-il déclaré.