Des professeurs de l’Université de Sherbrooke inquiets pour la relève musicale
Radio-Canada
Des professeurs de l'Université de Sherbrooke interpellent la ministre de la Culture Nathalie Roy pour soutenir la relève musicale au Québec après deux ans de pandémie.
Une lettre ouverte signée par une vingtaine de professeurs et de musiciens de Sherbrooke fait état d'un contexte extrêmement précaire pour les musiciens récemment diplômés.
Les professeurs affirment que même si la réouverture des espaces de diffusion est imminente, les jeunes musiciens pourraient ne pas en bénéficier. Considérant que les spectacles prévus sont généralement ceux déjà reportés de 2020-2021, il reste très peu d’espace pour programmer les concerts ou les spectacles des personnes musiciennes nouvellement diplômées, font valoir les auteurs de la lettre.
Le professeur adjoint à l'École de musique de l'Université de Sherbrooke, Jean-François Desrosby, estime que Québec a son rôle à jouer pour mettre de l'avant la relève musicale dans ce contexte difficile.
Le milieu est particulièrement fragilisé en ce moment et c'est difficile pour les étudiants finissants de voir la place qu'ils vont pouvoir prendre. Il faut penser à eux dans les plans de relance, souligne le professeur adjoint.
« Si rien n’est fait dès à présent pour intégrer la relève dans la reprise des activités culturelles, nous craignons l’exode des talents et une perte d’expertise en musique. »
Selon Jean-François Desrosby, Québec devrait songer à offrir un meilleur soutien aux jeunes musiciens lors de la révision de la Loi sur le statut de l'artiste.
Dans les mesures d'aide, il faudrait prendre en compte les jeunes artistes qui sont très fragiles, et cibler les étudiants finissants, souhaite-t-il.
Les professeurs de l'École de musique estiment que cette aide pourrait être avantageuse, puisque les jeunes diplômés sont très bien outillés pour conduire la révolution numérique qui balaie l'industrie musicale. Il serait extrêmement regrettable et dommageable de perdre de futures créatrices et de futurs créateurs de ce milieu en transformation, s'inquiètent les auteurs dans la lettre.