Des pourparlers entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan après de nouveaux épisodes de violence
Radio-Canada
Les chefs de diplomatie de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan se sont rencontrés dimanche à Genève, pour tenter de relancer les pourparlers de paix mis à mal par de récents affrontements frontaliers entre les deux pays qui ont fait près de 300 morts le mois dernier.
La rencontre entre le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, et son homologue arménien Ararat Mirzoyan a démarré dimanche dans un grand hôtel de Genève, non loin du siège de l'ONU.
Le mois dernier, au moins 286 personnes ont été tuées des deux côtés, avant qu'une trêve négociée par les États-Unis ne mette fin aux pires affrontements depuis la guerre de 2020 entre les voisins du Caucase. Il y a deux ans, le conflit avait entraîné le décès de 6500 soldats.
Depuis plus d'un siècle, les deux pays n'arrivent pas à s'entendre à propos de la souveraineté du Haut-Karabakh, une enclave peuplée très majoritairement d'Arméniens, mais située en Azerbaïdjan.
Depuis la capitulation de l'Empire russe devant les Allemands suivie de la révolution bolchévique au début du siècle dernier, les deux pays convoitent cette petite région du Caucase. La chape de plomb du nouveau régime communiste en URSS va toutefois suspendre le conflit en 1921. Le Haut-Karabakh devient alors un territoire autonome au sein de la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan. À cette époque, le territoire était peuplé à 94 % d'Arméniens.
En 1991, lorsque l'URSS se morcelle, le Haut-Karabakh obtient le soutien de l'Arménie pour proclamer son indépendance, ce qui met le feu aux poudres. Profitant du départ de l'armée soviétique, les forces arméniennes lancent des offensives contre l'Azerbaïdjan.
À la signature d'un cessez-le-feu négocié par Moscou, en 1994, l'Arménie contrôle alors 20 % du territoire azerbaïdjanais, y compris le Haut-Karabakh. Les combats ont fait environ 30 000 morts.
Depuis, aucun traité de paix n'a été signé et les deux pays s'affrontent régulièrement dans la région du Haut-Karabakh. L'Arménie a néanmoins cédé des pans de territoire qu'elle contrôlait depuis des décennies et Moscou a déployé quelque 2000 soldats russes pour veiller sur cette fragile trêve.
Lors des négociations menées par l'UE à Bruxelles en avril et mai, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le premier ministre arménien Nikol Pachinian avaient convenu de faire avancer les discussions sur un futur traité de paix.