Des organismes s’inquiètent de l’itinérance cachée en Gaspésie
Radio-Canada
Dormir chez des proches ou dans sa voiture le temps de trouver un appartement : c’est ce que font certains locataires qui peinent à trouver un toit pour le 1er juillet en raison de la crise du logement qui sévit au Québec.
La quinzaine de ménages qui ont demandé du soutien pour trouver un logement au cours des dernières semaines ont obtenu de l’aide en Matanie, assure Sylvain Dubé, coordonnateur du comité Action Logement de l’Est.
Si, pour le moment, personne ne se retrouve littéralement à la rue dans cette MRC, plusieurs risquent tout de même de connaître un épisode d’itinérance cachée, soutient M. Dubé. C’est le cas des personnes temporairement hébergées chez des amis ou chez de la famille, le temps de trouver un chez-soi. La réalité […], c’est que ce n’est pas un logement permanent, rappelle-t-il.
À l'été, certains Québécois quittent aussi les grandes villes pour s'installer aux quatre coins de la Gaspésie. Faute de logements disponibles, ces visiteurs sont susceptibles d'être en situation d'itinérance cachée jusqu'à l'automne. On est dans une région récréotouristique, explique le travailleur communautaire. Il y a plein de monde qui atterrit jusqu’à ce qu’on s'aperçoive que ces gens-là n’ont pas d’adresse, pas de logement.
D’après lui, certaines personnes dorment dans leur voiture pendant la période estivale et passent ainsi sous le radar.
Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), abonde dans ce sens. Ce n’est pas parce des personnes ne se retrouvent pas sur le trottoir en ce 1er juillet qu’elles ont réussi à signer un nouveau bail, nuance-t-elle.
Selon Mme Laflamme, la situation pourrait même empirer dans les prochains mois compte tenu du taux d'inoccupation, qui frôle le 0 %, comme à Gaspé et aux Îles-de-la-Madeleine. Ce qu’on constate, c’est que ces locataires-là, qui se mettent dans des situations précaires en attendant de trouver un logement, ne réussissent pas à en trouver un et que cette situation de précarité va durer pendant des semaines, fait-elle observer.
Il est urgent, d’après elle, de faire augmenter le nombre de logements gérés par des organisations publiques, surtout dans les régions où le tourisme exerce une pression immense sur le marché locatif.
La Société d’habitation du Québec (SHQ) peut toujours venir en aide aux gens qui cherchent un logement grâce à sa ligne téléphonique au 1 800 463-4315.