Des Ontariens afrodescendants présentent les enjeux du prochain scrutin provincial
Radio-Canada
À l’approche des élections provinciales, cinq membres de la diversité afroculturelle s’expriment sur les enjeux touchant leurs communautés et qui, selon eux, devraient faire partie des priorités des candidats sur la scène politique. La francophonie par l’intégration des immigrants, le financement de la police et l'accès au logement abordable est au cœur des revendications émises par ces Ontariens.
Joseph Bitamba est un réalisateur cumulant 30 ans de carrière. Arrivé dans la province ontarienne il y a 20 ans en tant que réfugié, il se définit aujourd’hui en tant que Canadien franco-ontarien d’origine burundaise. Tout enjeu touchant de près la communauté immigrante francophone lui tient à cœur.
Il souhaite donc que les politiciens se penchent sur leur intégration en luttant contre la pauvreté. Si je compare avec d’autres pays, le Canada fait beaucoup, mais il faut réduire les inégalités, dit-il.
« J’interpelle les élus francophones à faire beaucoup plus pour la minorité francophone en Ontario [...] Il faut qu’il y ait une écoute, une entente. »
Même son de cloche du côté de Gouled Hassan, résident de Sudbury. Il croit qu’avec la pandémie, l’écart entre les inégalités sociales a augmenté, particulièrement au détriment des communautés racisées, explique-t-il. C’est encore pire pour la communauté noire francophone [...] Des réalités dont personne ne parle. Je n’ai pas encore entendu de stratégie qui prend en considération ces réalités.
De son côté, Hermane Ligué, résident de Mississauga, déplore les lacunes dans l’offre de services en français. Il faut rendre à nouveau le Commissariat des services en français indépendant.
« La COVID-19 a mis à nu les insuffisances du système quant à la dispensation des services de santé en français. Le prochain gouvernement qui s’en vient doit se pencher là-dessus pour rendre l’offre active [des services en français] plus concrète. »
Le Franco-ontarien souhaite voir une progression de la langue française à travers la province. Il faudrait permettre à toutes les régions obligatoirement d’être désignées bilingues pour que toute la communauté francophone puisse bénéficier de l’offre active en français.
M. Ligué dénonce également une disparité entre le discours politique fédéral et l’amélioration des mesures pour faciliter l’immigration francophone dans la province. On ne peut pas encourager l’immigration francophone si ceux-là [les étudiants internationaux] sont refusés, dit-il. Il y a quelque chose qui ne va pas au niveau politique.