Des nanotransporteurs d’ADN pour livrer des doses précises de médicaments
Radio-Canada
Des transporteurs moléculaires d’ADN qui peuvent être programmés chimiquement pour fournir une concentration précise de médicaments dans le corps ont été conçus par une équipe de chercheurs associés au laboratoire du Pr Alexis Vallée-Bélisle, du Département de chimie de l'Université de Montréal.
Les tests effectués sur des cellules et des modèles animaux se révèlent prometteurs.
Dans son travail, le professeur Vallée-Bélisle étudie les nanostructures et les nanomachines mises au point par les organismes vivants, un peu à l’image de blocs Lego nanoscopiques.
Dans la circulation sanguine, il y a plusieurs protéines dont le rôle est en grande partie de transporter d'autres molécules, indique en entrevue le professeur.
« Par exemple, l'oxygène ne se promène pas librement dans le corps. Il est transporté par une protéine, l'hémoglobine, qui est un transporteur optimisé par la nature pour relâcher dans l'organisme la bonne concentration d'oxygène au bon moment. »
La médecine moderne utilise également des nanotransporteurs pour livrer des médicaments depuis des dizaines d’années déjà, mais ils sont loin d’être aussi efficaces que ceux observés dans la nature.
Ces nanotransporteurs font surtout appel aux phospholipides, des acides gras à tête chargée qui forment des liposomes […] c’est-à-dire des assemblages moléculaires qui ressemblent à de petites gouttelettes de graisse contenant le médicament, explique Alexis Vallée-Bélisle.
Ces liposomes ne permettent toutefois pas de mesurer la concentration des médicaments et de l’ajuster au besoin, si bien que la concentration de médicament relâché dans le temps par ces véhicules peut varier grandement d’un patient à l’autre.
Il y aussi des comprimés à libération prolongée qui permettent d’espacer les prises de médicament en assurant une libération continue pendant une période donnée. Des cachets d’aspirine, par exemple, peuvent être pris aux quatre heures et d’autres aux 12 heures. Ils ont des modes de dégradation différents en raison d’un petit gel protecteur autour des comprimés qui diminue la vitesse d’ingestion dans l'estomac ou les intestins, mais ce n’est pas très précis, note le professeur.