Des néphrologues demandent aux omnipraticiens de couper les références
Radio-Canada
L’accès à un médecin spécialiste des reins risque d’être ardu au cours de la prochaine année, en particulier sur la Rive-Nord de Montréal.
Dans une communication récente aux médecins et aux infirmières praticiennes spécialisées (IPS) de la région de Lanaudière-Laurentides-Laval, le médecin responsable du mécanisme d’accès en néphrologie implore ses collègues de collaborer dans les plus brefs délais.
L’objectif est d’annuler au moins 50 % des demandes actuellement en attente [et] il vous sera nécessaire de choisir avec parcimonie vos prochaines demandes et viser la moitié moins de nouvelles références qu’en 2021, écrit le docteur Jean Marcotte.
En 2021, l’ensemble du Québec a référé à ses néphrologues pour deux années de travail […] dans Lanaudière-Laurentides-Laval, vous nous avez donné du travail pour deux ans et demi, ajoute docteur Marcotte. C’est certainement multifactoriel, mais ce rythme est intenable.
Selon les dernières données disponibles, le nombre de requêtes en attente pour un rendez-vous auprès d’un néphrologue pour la Rive-Nord de Montréal dépassait les 3300 à la fin du mois de février, soit près du tiers des 11 000 requêtes en attente pour cette spécialité au Québec.
Par ailleurs, 65 % des requêtes étaient hors délai pour la Rive-Nord, 60 % pour l’ensemble du Québec.
La néphrologie n’est pas la seule spécialité sous pression depuis deux ans.
Selon les données du MSSS, fin février, 681 885 requêtes étaient en attente pour un rendez-vous auprès d’un médecin spécialiste. On en comptait moins de 500 000 en septembre 2020. Près de 54 % des requêtes sont hors délai.
Bien au fait de la situation, le président de l’Association des néphrologues du Québec, Jean-François Cailhier, estime qu’il manque sans doute de spécialistes en néphrologie au Québec, en particulier pour la Rive-Nord de Montréal.