
Des mois de location d’un appartement pour des réfugiés qui n’arrivent pas
Radio-Canada
Québec leur avait dit que le débarquement de leurs proches, des réfugiés, était imminent. Dans l'urgence, ils ont loué un appartement à Sherbrooke afin que tout soit prêt pour leur arrivée. Et ils attendent encore, sans savoir pourquoi et sans réussir à obtenir d'explications de la part des autorités responsables des programmes d'accueil.
Bakhtiyari Azimy est l'un de ceux qui se sont dépêchés de trouver un logement afin d'héberger des réfugiés. Dans son cas, c'était pour accueillir la famille afghane de son meilleur ami. Il est tout prêt, mais il n'est pas meublé, précise-t-il.
Sept mois plus tard, le gouvernement fédéral n'a toujours pas donné à la famille l'autorisation finale de venir au pays. Bakhtiyari Azimy paie ainsi 1500 dollars par mois pour un appartement vide, et il ne sait pas pour encore combien de temps, n'ayant pas été en mesure d'obtenir des explications sur ces délais. Ils ont fait les bagages là-bas et ils attendent juste de prendre leur vol... mais ils ne savent pas quand.
« C'est quoi, le problème? On ne sait pas. Il n’y a pas d'avion? De vol? De billets? Je n’en ai aucune idée! »
Deux autres citoyens ont confié à Radio-Canada vivre une situation similaire. Selon le directeur de l'Association éducative transculturelle, Shah Ismatullah Habibi, ils seraient même une trentaine de familles à Sherbrooke en attente de réponses. Les gens m'appellent le matin, le soir : "Pourquoi? Pourquoi?"
Tous ces cas ont une chose en commun : ils sont gérés par l’Association. Celle-ci soutient cependant qu'elle n'arrive pas, elle non plus, à obtenir des explications des gouvernements.
Comment ça se fait que cela prenne tant de temps? Je n'ai pas de réponse. Je pense que ça mérite que des gens prennent soin de ces gens-là, soutient Shah Ismatullah Habibi.
Dans une déclaration écrite, le ministère fédéral de l'Immigration affirme ne pas pouvoir commenter des cas précis pour des raisons de confidentialité. Il se dit toutefois conscient des délais et affirme vouloir les réduire.
Le bureau de la députée fédérale de Sherbrooke Élisabeth Brière croit que ces délais peuvent s'expliquer par la suspension de l'Association éducative transculturelle. Par écrit, le bureau explique que le gouvernement du Québec ne permet plus à l'organisme de déposer de nouveaux dossiers auprès du ministère, et ce, pour les deux prochaines années, parce qu'il aurait fourni un document ou un renseignement faux ou trompeur par le passé.